Myriam Gallot - L'heure des chatsRésumé :

C’est le dernier été d’Elise avant sa rentrée au collège où elle sera à l’internat. Alors elle veut profiter des moments passés avec Basile, son amoureux. Mais les grands qui traversent le village en mobylette et fument du cannabis troublent la tranquillité et l’insouciance de nos jeunes héros. Basile se met à traîner avec les grands et délaisse Elise qui, de son côté, recueille un chaton abandonné et fait la connaissance de “la vieille aux chats”. Cette vieille femme vient très tôt le matin nourrir les chats du cimetière et c’est dans son jardin que les jeunes du village viennent cueillir leur cannabis. Elle a une allure effrayante et des rumeurs circulent sur elle mais Elise commence à se lier d’amitié avec elle.

Extrait :

Je vois souvent Julie, Stéphanie et Pierrick. Avec eux, je suis ravie de redevenir une enfant car je sais de moins en moins ce que je suis. Une adolescente ? Pas encore. Une adulte ? Encore moins. Une enfant ? Plus vraiment. Eux ne se posent pas de questions, tout leur paraît évident, naturel. J’étais comme ça aussi, avant. Je ne le suis pas rendu compte que je changeais.
Je passe devant l’école du village et je suis envahie d’un drôle de sentiment, surtout quand je pense que je ne ferai jamais plus ce trajet le matin, de la maison à l’école. Quand je pense que je n’irai plus jamais à cette école. Je crois que c’est cela qu’on appelle la nostalgie. Mais je n’ai personne avec qui partager ce sentiment.

Avis :

Ce roman décrit avec beaucoup de délicatesse et sans tomber dans des clichés éculés le délicat moment du passage de l’enfance à l’adolescence. Il est écrit du point de vue d’Elise et on s’attache très vite à cette toute jeune fille (en même temps qu’on est très vite en colère après Basile). On apprend beaucoup de choses de façon détournée : Elise grandit au cours de l’été qui précède sa sixième et le lecteur saisit à travers son regard d’enfant des bribes de l’histoire de son village. J’ai été séduite par la densité de ce récit mais je ne sais pas si sa densité fait complètement écho chez de jeunes lecteurs parce que l’auteure mène une réflexion beaucoup plus adulte qu’elle ne le semble à première vue.

Note :

Myriam Gallot (1978) – Française
155 pages – 2010 – ISBN : 978-2-75-110378-0