Audrey Niffenegger – Les jumelles de Highgate
Résumé :
Elspeth et Edie sont jumelles. Depuis de nombreuses années elles ne se parlent plus sans que personne ne sache pourquoi. Edie a eu deux filles, des jumelles elles aussi : Valentina et Julia qu’Elspeth n’a que très peu connues. Quand cette dernière meurt, elle lègue tout à ses nièces à une condition : elles doivent venir vivre au moins un an dans son appartement londonien et Edie ne doit jamais y mettre les pieds. L’occasion pour les jumelles de voler de leurs propres ailes mais aussi de faire connaissance avec leur tante qui n’a pas tout à fait quitté les lieux.
Parallèlement, Robert, l’ami d’Elspeth, a beaucoup de mal à se faire au départ de sa compagne tandis que dans un appartement voisin, Marijke ne supporte plus son mari Martin dont la vie est totalement conditionnée selon ses TOC.
Tous ces voisins, habitant près du cimetière de Highgate, vont faire connaissance et remettre en question leurs croyances les plus profondes.
Extrait :
Les jumelles se tenaient dans l’entrée de l’immeuble, l’air solennel. “Venez chez nous, dit Valentina.
- Que se passe-t-il ?
- On a quelque chose à vous montrer.”
Julia monta l’escalier à la suite de Robert et de Valentina, consciente de l’espoir qui naissait en elle.
L’appartement était baigné de lumière. Les jumelles escortèrent Robert jusqu’au piano, puis reculèrent. Il découvrit alors l’écriture d’Elspeth :
BONJOUR VALENTINA ET JULIA,
JE SUIS ICI,
AFFECTUEUSEMENT, ELSPETH
Et puis :
ROBERT - 22 juin 1992 – E
Robert restait immobile, déconcerté. Il avança la main pour toucher l’écriture, mais Valentina lui saisit le poignet.
“Que signifie cette date ? Interrogea Julia.
- C’est quelque chose qui ne concerne qu’elle et moi.
[...]
Finalement, Robert dit : “Elspeth ?”
Chacun à son tour, ils éprouvèrent une fugitive sensation de froid dans tout le corps.
Avis :
J’avais beaucoup aimé le précédent roman d’Audrey Niffenegger, “Le temps n’est rien“. Aussi, ça a été un réel plaisir de plonger dans ce nouveau livre malgré l’appréhension qui nous guette à chaque fois que l’on se saisit du nouveau livre d’un auteur que l’on apprécie, de peur d’être déçu. Heureusement, cela n’a pas été le cas ici !
Tout comme dans “Le temps n’est rien“, l’histoire relève du surnaturel. S’il n’est plus question de voyage dans le temps, les fantômes ont la part belle dans ce roman. Ce que j’apprécie chez Niffenegger c’est que c’est un peu du “Marc Levy amélioré”. Je m’explique : les livres de Marc Levy ne me plaisent pas beaucoup mais des quelques romans que j’ai pu lire, je dois avouer que l’idée de base, la trame de fond, n’était pas si mauvaise. Ce qui manque à mon goût c’est qu’il survole ses histoires et ne les exploite pas jusqu’au bout, loin de là. Audrey Niffenegger a le mérite de ne pas tomber dans ce piège. Ici, l’action se passe à 95% dans trois appartements avec une dizaine de personnages. L’auteur a bien compris qu’il n’y a pas besoin d’en faire plus mais elle a creusé ses personnages jusqu’au bout, chacun ayant une personnalité bien marquée. La merveilleuse idée dans ce roman est d’avoir mélangé les dialogues des personnages avec leurs pensées marquées en italique, nous permettant ainsi de connaître tous leurs traits de caractère ce qui enrichit considérablement notre attachement envers eux.
Par rapport à l’autre livre de Niffenegger (je ne peux m’empêcher de les comparer), il est moins difficile de se plonger dans l’histoire. L’intensité du roman progresse petit à petit alors que dans “Le temps n’est rien” il fallait s’accrocher sur une centaine de pages pour être à l’aise. Cependant je pense avoir malgré tout préféré “Le temps n’est rien” un peu plus riche en rebondissements et qui m’avait vraiment beaucoup plus touché. Dernier bémol, j’aurais préféré ne pas avoir les 30 dernières pages du livre où on nous en dit – à mon goût – un peu trop sur le devenir des personnages. Une ouverture plus large laissant libre cours à notre imagination m’aurait séduit davantage. D’autant plus que le dénouement est un peu tiré par les cheveux… dommage.
Pour résumer, c’est un bon livre avec une histoire bien ficelée même si elle devient un peu tordue sur la fin. Les personnages sont attachants et le livre devrait pas décevoir ceux qui connaissent déjà l’auteur . Je recommande néanmoins dans un premier temps de lire “Le temps n’est rien” pour découvrir Audrey Niffenegger.
Mango a beaucoup aimé ce livre qui lui a donné envie de visiter le cimetière de Highgate !
Note :
Audrey Niffenegger (1963) – Américaine
413 pages – 2009 – ISBN : 978-2915056921
Merci beaucoup à Oh ! Editions qui m’a fait le plaisir de pouvoir découvrir la version française de ce livre en avant-première. Vous pourrez le trouver dans vos librairies à partir du 9 novembre.
octobre 24th, 2009 à 14:45
Ca va me plaire, ça.
octobre 26th, 2009 à 22:26
Je note cette date, pour voir de plus près ce livre en librairie…
octobre 29th, 2009 à 0:44
Lucja – Je pense en effet que l’histoire devrait beaucoup te plaire
Marie – Si tu ne l’as pas lu, je te conseille vraiment son premier roman “Le temps n’est rien”, qui mérite qu’on lui accorde quelques heures !
octobre 30th, 2009 à 18:51
trop classe, Antoine, la critique AVANT la sortie du livre!
octobre 31st, 2009 à 15:42
Je viens de le terminer et je suis pour ma part assez mitigée sur ce livre. Quand je l’ai commencé, j’étais très emballée : des secrets de famille, des fantômes, des jumelles, une histoire prenante en perspective. Contrairement à Antoine, j’ai pourtant eu un mal fou à m’attacher aux personnages. Je ne sais pas si c’est parce que je n’ai pas de jumelle, mais ces histoires de relations fusionnelles et conflictuelles m’ont parue assez tordues et malsaines. En plus, Julia et Valentina ont chacune un caractère très différent mais leurs personnalités respectives manquent de subtilité (du moins au début) et j’ai eu beaucoup de mal à compatir à leurs états d’âmes.
Cela ne m’a pas empêchée de prendre plaisir à me plonger dans le livre, j’ai aussi beaucoup apprécié les descriptions qui sont faites du cimetière de Highgate, qui dégage une aura très particulière et qui est un personnage à part entière du livre, ça donne envie de le visiter.
Pour en revenir à mon impression globale sur le livre, j’ai été troublée par la dimension profondément malsaine qui régit les rapports entre les personnages : les sentiments qu’ils éprouvent les uns envers les autres sont tous corrompus par une forme d’excès qui contamine l’ambiance de tout le livre. La souffrance y est omniprésente sous de multiples formes, le rapport à la mort est envisagé sous le signe de la difficulté (voire de l’impossibilité) de surmonter le deuil et le cimetière de Highgate représente en cela une entité macabre et de mauvais augure. C’est un peu comme si on était témoin d’une histoire dont les protagonistes ont déjà sombré dans la folie, ajoutez à cela une pincée de Roméo et Juliette, une autre de Frankenstein et vous obtenez un livre qui ne lésine pas sur le malaise qu’il provoque.
On a beau avoir accès aux pensées des personnages mentionnées en italique, pour ma part je n’y vois qu’un leurre, mais d’autant plus habile de la part de l’auteur : l’exposition de ces pensées tient de l’artificiel mais c’est une forme de poudre aux yeux dont la progression du récit nous fait sentir l’insuffisance. Nous n’avons en effet jamais accès aux pensées les plus intimes des personnages et bien souvent, c’est au lecteur de reconstituer tant bien que mal ce qui s’est passé dans l’esprit des protagonistes (je trouve qu’il y a un peu de Hamlet là-dedans). Ce qui est bien fait à ce niveau, c’est l’évolution de la perception qu’on a du personnage d’Elspeth et même globalement de tous car dans l’ensemble, au fil du livre, j’ai changé assez radicalement d’avis sur chacun des protagonistes.
L’intrigue ne laisse pas de surprendre et même si c’est parfois un peu long ou tiré par les cheveux, j’avoue qu’il y a des choses que je n’avais pas vues venir. Je rejoins Antoine pour ce qui est de l’extrême fin du livre mais c’est assez paradoxal car à mes yeux, des choses sans intérêt ont été trop développées alors que d’autres restent sous silence dont j’aurais aimé connaître le fin mot.
J’avais préféré “Le temps n’est rien” où j’ai trouvé plus d’harmonie et plus d’unité dans l’intrigue. Ici, le récit est rugueux, inégal, plus glauque aussi mais il se veut peut-être plus complexe pour toucher à une essence profonde des personnages. En tout cas, c’est une lecture qui ne laisse pas indifférent et que je conseille vivement (et surtout, j’ai très envie de confronter mes impressions de lectures avec d’autres gens).
avril 23rd, 2010 à 10:29
De ma part,se livre ma beaucoup plus il et tres parlant,il nous emporte et nous plonge dans l’histoire on s’y croirée presque…moi je le conseille a tous lecteurs.
juillet 11th, 2010 à 21:40
Je viens de terminer ¨les jumelles de Highgate¨ et je n`ai pas aimé. Pourtant çà avait bien commencé, mais à partir du moment où l`esprit flotte dans la maison et que le mari éploré s`entiche d`une des 2 jumelles, j`ai décroché. Je ne le recommande pas.
juillet 12th, 2010 à 11:56
Je comprends ton avis, mais malgré tout je te recommande le précédent livre de Niffenegger, “Le temps n’est rien” qui est beaucoup mieux !
juillet 30th, 2010 à 22:58
merci à violaine, je suis en train de lire “les jumelles” mais je n’ai pas encore lu “le temps n’est rien”, je découvre donc l’auteur.. je ne peux donner mon avis pour l’instant vus que je suis au début du livre..
par contre, comment une personne qui est supposée être une lectrice peut-elle laisser un commentaire aussi mal orthographié?(aurélia).. bizarre..
je vais donc me “dégotter” le temps n’est rien puisque ça a l’air si bien!
juillet 31st, 2010 à 13:25
Mino : oh que oui ! “Le temps n’est rien” est une perle qu’on ne lâche plus une fois qu’on l’a ouvert !
C’est pour ça que si tu trouves “Les jumelles de Highgate” décevant, il ne faudra pas hésiter à te procurer le premier roman de Niffenegger
août 1st, 2010 à 23:31
Merci Antoine et Violaine!
Je lirai prochainement ¨Le temps n`est rien¨ puisque que vous le conseillez si ardemment, aussitôt que j`aurai terminé le livre ¨Le cercle littéraire des amateurs d`éplucheurs de patates¨ qui est un bijou de lecture. C`est vraiment un très bon roman que je vous suggère à mon tour.
août 1st, 2010 à 23:47
Merci France pour ton commentaire.
Concernant “Le cercle littéraire…”, je l’ai déjà lu mais je ne l’ai pas du tout aimé. Les goûts et les couleurs encore une fois !
J’en ai parlé ici : http://art.souilleurs.free.fr/livres/index.php/2009/06/06/mary-ann-shaffer-annie-barrows-le-cercle-litteraire-des-amateurs-d-epluchures-de-patates/
août 2nd, 2010 à 10:34
Merci de ton message, France.
De mon côté, j’ai bien envie de lire “Le cercle littéraire…” vu les avis mitigés qu’il suscite. Je l’ai commencé ce matin, je donnerai sans doute mon avis dessus d’ici quelques jours
août 2nd, 2010 à 12:50
je viens de le terminer..
un petit peu déçue par la fin.. en queue de poisson..
on dirait presque qu’elle ne savait pas comment y mettre un terme…
là je suis sur ‘une vie de rêve” de jemma forte.. et en même temps je tente de me procurer “le temps n’est rien”
Et puis…. voilà : maintenant j’ai une grosse envie de cercle literraire des amateurs d’éplucheurs de patates!” hihi!!
novembre 6th, 2010 à 16:51
JJe viens de terminer ce livre,et comme beaucoup d’entre vous,le synopsis m’avait bien plu.
Le début était très sympa,et j’ai vraiment accroché…m
novembre 6th, 2010 à 16:54
Bonsoir
je viens de terminer ce livre et comme beaucoup d’entre vous,j’ai bien accroché sur le synopsis et le début.
on entre vraiment vite dans l’histoire et c sympa.
Mais je viens de découvrir la fin,et c’est d’un glauquissime!!!(glauque en puissance 12!)sauf par rapport à martin et julia…
mais pour le reste,ça m’a bousillé mon après midi!
par contre,je conseille en effet le cercle littéraire des amateurs d’&pluchures de patates…très très sympa et divertissant!
bonne lecture à tous
juillet 29th, 2011 à 19:44
J’en suis à la moitié et je n’accroche décidément pas…pourquoi écrire une histoire pareille? les personnages ne sont pas très attachants et n’ont pas des personnalités intéressantes … je pense même arrêter de le lire!