Extrait :

L’ETRANGER

- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
- Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J’ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L’or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !

Avis :

De Baudelaire, je n’avais lu que “Les fleurs du mal” (j’ai honte). Heureusement, la demoiselle qui participe avec moi à ce site a eu la bonne idée de me faire cadeau du “Spleen de Paris”. Contrairement aux Fleurs du Mal, il s’agit ici de poèmes en prose. Le style est donc différent mais toujours aussi agréable. Dans une cinquantaine de petits poèmes, Baudelaire exerce sa magie pour notre plus grand plaisir. Il n’y a pas de lien entre les poèmes ce qui permet de les lire au hasard et ne bloque pas la lecture. J’ai quelques difficultés à vous en dire plus sur cet ouvrage bien qu’il m’ait beaucoup plu, je vous conseille juste de le lire si vous ne l’avez pas déjà fait. Il est accessible et vraiment très beau.

Note :

Charles Baudelaire (1821-1867) – Français
340 pages (130 hors préface et dossier) – 1855/1864 – ISBN : 978-2-07-031959-6