Résumé :

Au moment où Amélie Nothomb vivait une expérience peu joyeuse dans une entreprise japonaise (voir “Stupeur et Tremblements”) elle partageait aussi une relation amoureuse avec un Tokyoïte un peu étrange…

Extrait :

Il paraît qu’il est peu glorieux de fuir. Dommage, c’est tellement agréable. La fuite donne la plus formidable sensation de liberté qui se puisse éprouver. On se sent plus libre en fuyant que si l’on n’a rien à fuir. Le fuyard a les muscles des jambes en transe, la peau frémissante, les narines palpitantes, les yeux agrandis.
Le concept de liberté est un sujet rebattu dont les premiers mots me font bâiller. L’expérience physique de la liberté, c’est autre chose. On devrait toujours avoir quelque chose à fuir, pour cultiver en soi cette possibilité merveilleuse. D’ailleurs, on a toujours quelque chose à fuir. Ne serait-ce que soi-même.
La bonne nouvelle, c’est que l’on peut échapper à soi-même. Ce que l’on fuit de soi, c’est la petite prison que la sédentarité installe n’importe où. On prend ses cliques et ses claques et on s’en va : le moi est tellement étonné qu’il oublie de jouer les geôliers. On peut se semer comme on sèmerait des poursuivants.

Avis :

A une ou deux exceptions près, j’ai lu tous les livres de Nothomb. Si les premiers m’ont beaucoup plu (notamment “Hygiène de l’assassin”), j’ai souvent été déçu par ses dernières parutions. Malgré tout, je garde l’espoir de retrouver l’Amélie Nothomb des débuts et dès que je trouve d’occasion un de ses livres, je renouvelle l’expérience. Malheureusement, le renouveau tant attendu n’a pas eu lieu dans ce titre. S’il est tout de même un peu meilleur que “Journal d’Hirondelle” ou Le fait du prince, je ne retrouve pas le style tordu et malsain de la célèbre romancière !
Ce livre aura au moins le mérite de nous faire partager une vision du Japon moderne, avec ses bons comme ses plus mauvais aspects tout en montrant la présence encore très marquée des traditions, mais ça s’arrête là… L’histoire est peut-être autobiographique mais ne m’a pas passionné, c’est assez plat… Amélie, ressaisissez-vous ! Au lieu d’écrire 3 livres par an et de choisir le meilleur à publier (je n’ose imaginer l’état des deux qui chaque année sont recalés), prenez votre temps pour nous refaire ces bons romans d’antan !

Contrairement à moi, Madame Charlotte a adoré.

Note :

Amélie Nothomb – Français
183 pages – 2007 – ISBN : 978-2-253-12454-2