Résumé :

Romain Gary dresse dans ces cinq nouvelles les portraits de personnages pris dans une certaine folie, à des degrés différents.

Extrait :

- J’ai sur mon bureau l’expertise de Falkenheimer, dit S… Je ne savais trop quoi en faire, mais après vous avoir écouté… Je la communique dès aujourd’hui aux journaux. Il ne suffit pas, cher ami, de pouvoir s’acheter de beaux tableaux : nous avons tous de l’argent. Encore faut-il témoigner aux œuvres authentiques quelque simple respect, à défaut de véritable piété… Ce sont après tout des objets de culte.
Baretta se dressa lentement hors de son fauteuil. Il baissait le front et serrait les poings. S… observa l’expression implacable, meurtrière, de sa physionomie avecp laisir : elle le rajeunissait. Elle lui rappelait l’époque où il fallait arracher de haute lutte chaque affaire à un concurrent – une époque où il avait encore des concurrents.
- Je vous revaudrai ça, gronda l’Italien. Vous pouvez compter sur moi. Nous avons parcouru à peu près le même chemin dans la vie. Vous verrez que l’on apprend dans les rues de Naples des coups aussi foireux que dans celles de Smyrne.

Avis :

Je connais encore assez peu l’écriture de Romain Gary ayant seulement lu auparavant “La vie devant soi” qui m’avait charmé. Évidemment avec ces nouvelles, le style est bien différent mais n’est pas pour autant déplaisant. Les cinq nouvelles présentes ici ont beau raconter des choses très variées, elles ont un point commun intéressant décrit sur la quatrième de couverture : “Tous les héros de Romain Gary sont des victimes du désespoir et de la folie humaine”. En un peu plus de cent pages, on alterne entre poésie, cruauté, espoirs… Certains passages sont un peu “glauques” et “bizarres”. et ce n’est pas, je pense, du grand Romain Gary mais pour deux euros ça peut valoir le coup d’y jeter un oeil.

Note :

Romain Gary (1914-1980) – Français d’origine Polonaise
117 pages – 1962 – ISBN : 2-07-042550-9