Résumé :

A Barcelone, en 1945, un libraire emmène son fils dans un lieu magique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant doit y choisir un livre et l’adopter. C’est ainsi que le petit Daniel Sempere découvre “L’Ombre du vent”, un livre d’un certain Julian Carax, un auteur qui cache beaucoup de mystères : qui est-il ? Qu’est-il devenu ? Pourquoi un inconnu essaie de faire disparaître tous les livres de Carax ? Autant de questions qui vont mener Daniel Sempere dans une folle aventure.

Extrait :

- Bienvenue, Daniel, dans le Cimetière des Livres Oubliés. [...] Ce lieu est un mystère, Daniel, un sanctuaire. Chaque livre, chaque volume que tu vois, a une âme. L’âme de celui qui l’a écrit, et l’âme de ceux qui l’ont lu, ont vécu et rêvé avec lui. Chaque fois qu’un livre change de mains, que quelqu’un promène son regard sur ses pages, son esprit grandit et devient plus fort. Quand mon père m’a amené ici pour la première fois, il y a de cela bien des années, ce lieu existait déjà depuis longtemps. Aussi longtemps, peut-être, que la ville elle-même. Personne ne sait exactement depuis quand il existe, ou qui l’a créé. Je te répéterai ce que mon père m’a dit. Quand une bibliothèque disparaît, quand un livre se perd dans l’oubli, nous qui connaissons cet endroit et en sommes les gardiens, nous faisons en sorte qu’il arrive ici. Dans ce lieu, les livres dont personne ne se souvient, qui se sont évanouis avec le temps, continuent de vivre en attendant de parvenir un jour entre les mains d’un nouveau lecteur, d’atteindre un nouvel esprit. Dans la boutique, nous vendons et achetons les livres, mais en réalité ils n’ont pas de maîtres. Chaque ouvrage que tu vois ici a été le meilleur ami de quelqu’un. Aujourd’hui, ils n’ont plus que nous, Daniel. Tu crois que tu vas pouvoir garder ce secret ?
Mon regard balaya l’immensité du lieu, sa lumière enchantée. J’acquiesçai et mon père sourit.
- Et tu sais le meilleur ? demanda-t-il.
Silencieusement, je fis signe que non.
- La coutume veut que la personne qui vient ici pour la première fois choisisse un livre, celui qu’elle préfère, et l’adopte, pour faire en sorte qu’il ne disparaisse jamais, qu’il reste toujours vivant. C’est un serment très important. Pour la vie. Aujourd’hui, c’est ton tour.

Avis :

Avant toute chose, je tiens à remercier Alcapone qui avait eu la gentillesse de m’offrir ce livre.

J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre, il faut dire que l’histoire est assez riche et que je n’avais rien trouvé de mieux à faire que de la lire par petits bouts. Quand j’ai pris le temps de m’y plonger vraiment, j’ai été happé par l’histoire. Il m’a fallu attendre environ 250 pages pour apprécier ce roman mais ensuite c’était un régal. Zafon a réussi à faire cohabiter plusieurs genres : on trouve dans ce livre du fantastique mais aussi une intrigue policière assez prenante. Petit à petit on découvre l’histoire de Julian Carax, à un rythme si bien dosé qu’il nous permet de rester suspendu au roman jusqu’à la dernière page. Chaque personnage est travaillé, on sent que tous ont une personnalité bien particulière ce qui ne fait qu’enrichir le récit. Zafon manipule avec soin les aller/retour dans le temps grâce auxquels l’intrigue se dévoile petit à petit sans que l’on soit perdu.
En bref, c’est une histoire bien ficelée et prenante mais il vous faudra vous investir pleinement dans cette lecture pour l’apprécier.
Enfin, une petite mention spéciale pour cette édition préparée par le Livre de Poche : le livre est accompagné d’un coffret ainsi que d’un marque page. C’est certes un peu gadget mais c’est joli et ça ne gâche rien !

Note :

Carlos Ruiz Zafon (1964) – Espagnol
639 pages – 2004 – ISBN : 978-2-253-13426-8