Muriel Barbery – L’élégance du hérisson
Résumé :
Au 7 rue de Grenelle, dans un des arrondissements “chics” de Paris, vit Renée, 54 ans, concierge. Se réfugiant dans les livres, Renée possède une grande culture ainsi qu’une grande intelligence qu’elle se borne à masquer aux autres afin de mieux se préserver.
Dans le même immeuble vit Paloma, 12 ans, elle aussi très intelligente mais bien décidée à mettre fin à ses jours lors de son 13e anniversaire.
Extrait :
“Je m’intéresse beaucoup à notre concierge, Mme Michel. Je voudrais avoir ton avis.” J’en connais des tas qui auraient essayé de me tirer les vers du nez, l’air de rien. Mais il y a été franco. “Je crois qu’elle n’est pas ce qu’on croit”, a-t-il ajouté.
Ca fait un moment que j’ai aussi des soupçons à son propos. De loin, c’est bien une concierge. De près… eh bien de près… il ya quelque chose de bizarre. Colombe la déteste et pense que c’est un rebut de l’humanité. Pour Colombe, de toute façon, est un rebut de l’humanité quiconque ne correspond pas à sa norme culturelle, et la norme culturelle de Colombe, c’est le pouvoir social plus des chemisiers agnès b. Mme Michel… Comment dire ? Elle respire l’intelligence. Et pourtant, elle s’efforce, hein, ça se voit qu’elle fait tout son possible pour jouer à la concierge et pour paraître débile. Mais moi, je l’ai déjà observée quand elle parlait à Jean Arthens, quand elle parle à Neptune dans le dos de Diane, quand elle regarde les dames de la résidence qui passent devant elle sans la saluer. Mme Michel, elle a l’élégance du hérisson : à l’extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j’ai l’intuition qu’à l’intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des petites bêtes faussement indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes.
Avis :
En général, j’ai plutôt tendance à m’éloigner des livres qui atteignent les plus hautes marches du top des ventes. Mais à force d’avoir entendu parler de celui-ci, j’ai eu envie de le lire d’autant plus qu’il aurait obtenu ses “lauriers” grâce au bouche-à-oreille des libraires. Malheureusement, je ne partage pas l’avis dithyrambique qui l’entoure, j’ai même été plutôt déçu.
Tout d’abord, l’histoire est assez tirée par les cheveux. Une concierge très cultivée travaillant dans les quartiers chics de Paris qui fait mine d’être idiote pour ressembler au stéréotype de son métier, il fallait le chercher loin ! Et ce n’est pas le seul personnage “étrange” que l’on trouvera dans ces pages. Ensuite, j’ai eu l’impression que Muriel Barbery a fait une liste de toutes les réflexions qu’elle a pu se faire et qu’elle a rédigé pour chacune d’entre elles 2/3 pages qu’elle a collées les unes à la suite des autres. Ce livre manque de cohésion, c’est une accumulation de pensées. Pourquoi pas me direz-vous mais pour un roman ce n’est pas du meilleur effet. Enfin, l’histoire est très prévisible et il faut attendre longtemps pour y voir se passer quelque chose.
A mon goût, et vous l’aurez compris, il ne mérite pas tout son succès et ne risque pas de me réconcilier avec les best-sellers !
Note :
Muriel Barbery (1969) – Française
356 pages – 2006 – ISBN : 978-2-286-03116-9
mai 16th, 2009 à 10:19
J’avais bien aimé le lire, et je n’avais pas du tout trouvé que c’était une suite de réflexions sans lien entre elles. Mais chacun ses goûts.
N’es-tu pas parti avec un a priori du fait de ses ventes ?
mai 16th, 2009 à 10:27
Pourtant pas non, on m’avait plutôt bien “vendu” ce livre, j’avais eu des avis très positifs dessus.
Non, vraiment pour le coup je ne pense pas que ça ait joué sur mon point de vue, ce n’est juste pas mon style
mai 16th, 2009 à 12:11
Des souvenirs que je garde de ce livre, autant j’adorais les passages de réflexions de Paloma ; autant pour ce qui est de l’histoire, j’avais trouvé que c’était assez maladroitement ficelé (puis quand même, la fin, bonjour le coup de théâtre-cheveu sur la soupe invraisemblable). Ensuite, en apprenant que Muriel Barbery était agrégée de philo, pour le coup ça donnait vraiment l’impression, comme l’a dit Antoine, qu’elle avait voulu mettre un peu toutes ses réflexions dans le livre.
Ca ne m’a pas empêché de l’apprécier, mais j’avoue avec le recul, qu’il ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. En fait, ce livre contient plein de bonnes choses, mais maladroitement agencées, ce qui lui fait perdre beaucoup.
juin 23rd, 2009 à 0:02
[...] librement inspiré du livre “L’élégance du Hérisson” de Muriel Barbery (dont j’ai déjà parlé ici), on m’a proposé de mettre en place sur Art Souilleurs un jeu concours qui peut vous permettre [...]
novembre 30th, 2009 à 13:27
Me concernant, c’est surtout le style très ampoulé qui m’a déplu. Pourquoi systématiquement utiliser des mots de cinq syllabes ou plus. Au final, une lecture loin d’être confortable.