Résumé :

Oncle Vania et Sonia exploitent dans une certaine tranquilité un domaine, jusqu’au jour où le père de Sonia, le professeur Sérébriakov vient s’y retirer. Cette arrivée va beaucoup perturber la vie dans le domaine d’autant plus qu’Elena, la jeune et belle épouse de Sérébriakov, suscite bien des convoitises.

Extrait :

ELENA ANDREEVNA. [...] Au lieu de grogner, votre rôle, ce serait de réconcilier tout le monde.

VOINITSKI. Réconciliez-moi d’abord avec moi-même ! Ma bien aimée… (Il s’incline pour lui baiser la main.)

ELENA ANDREEVNA. Arrêtez ! (Retirant sa main.) Sortez !

VOINITSKI. La pluie va passer tout de suite, tout dans la nature sera rafraîchi et soupirera de soulagement. Moi seul, je ne serai pas rafraîchi par l’orage. Jour et nuit, elle vient m’étouffer, comme un de nos démons du foyer, cette idée que ma vie est perdue sans retour. Le passé n’existe plus, il a été bêtement gaspillé en vétilles, et le présent est monstrueux d’absurdité. Voilà ma vie et mon amour ; où les fourrer, que faire avec ? Ce que j’éprouve se perd pour rien, comme un rayon de soleil qui tomberait dans un trou, et moi aussi, je me perds.

Avis :

Autant être honnête, l’histoire n’a rien de transcendant. Tout se passe dans un lieu et sur une durée assez limités, il n’y a pas là beaucoup de suspense et d’intrigue. Mais ce n’est pas pour autant désagréable à lire. L’écriture de Tchekhov passe vraiment bien. Il a axé sa pièce sur les personnages qui ont tous une personnalité bien marquée et qui deviennent très attachants malgré leurs défauts. Il a aussi beaucoup insisté sur le quotidien, la réflexion sur le temps qui passe, le bonheur et l’existence, on sent parfois un message à la “Carpe diem”.
Malgré tout, de Tchekhov, j’ai préféré “La mouette” qui avait été pour moi un vrai coup de coeur et que je vous invite à lire dans un premier temps.

Note :

Anton Tchekhov (1860-1904) – Russe
137 pages – 1897 – ISBN : 2-7609-1640-5