Olivier Adam – Des vents contraires
Résumé :
Paul Anderen quitte la région parisienne avec ses deux enfants Manon et Clément, âgés de 4 et 9 ans, pour venir s’installer à Saint Malo où il a passé son enfance. Cela fait un an que sa femme Sarah est partie sans laisser de traces, alors ils composent au jour le jour pour vivre tant bien que mal avec cette absence incompréhensible et insupportable.
Extrait :
Ma mère était souvent à la maison, toujours à préparer le café les biscuits pour les voisins qui passaient, qu’elle sorte si peu m’était un mystère, elle s’ennuyait dans cet appartement et la mer était à portée de main. Au fond je n’ai jamais su qui elle était véritablement, qui se cachait derrière ses robes à fleurs et le soin qu’elle prenait de nous. Je ne lui savais ni passion ni véritables amis, je l’avais toujours connue d’humeur égale, ni triste ni joyeuse, discrète et monochrome. Dans l’esprit des gens, je crois qu’elle se confondait avec nous, qu’elle se fondait dans la famille, une pièce du puzzle. Quant à mon père il proposait ce mélange classique et trompeur de silence autoritaire, de froideur et d’attentions réprimées, d’approches maladroites, de virilité bourrue et d’élans contrariés et je m’en suis toujours tenu là. J’imagine qu’il en est ainsi partout, qu’on grandit côte à côte sans jamais se croiser vraiment, méconnus et indéchiffrables. Le concret nous cimente, le quotidien nous lie, l’espace nous colle les uns aux autres, et on s’aime d’un amour étrange, inconditionnel, d’une tendresse injustifiable et profonde, qui ne prend sa source qu’aux lisières.
Avis :
Un livre qui dépeint avec beaucoup d’humanité un drame intime où les personnages tentent de survivre en s’accrochant les uns aux autres et sont plutôt attachants. J’ai apprécié l’écriture avec la description très poétique des paysages ; j’ai un peu regretté le caractère répétitif du récit. Je ne peux pas dire que ça ne m’ait pas plu mais je n’ai pas été subjuguée non plus. L’histoire est très simple, chacun peut s’y identifier sans difficulté et il en ressort une lueur d’espoir. Tout un réseau de personnages secondaires se met en place autour de Paul qui eux aussi ont été abîmés par la vie. C’est peut-être ce ton un peu monocorde qui m’a lassée, comme un horizon gris en arrière-plan que n’ont pas réussi à dissiper les vents violents qui balaient le ciel et pansent les plaies de Paul. J’ai apprécié cette lecture mais elle ne présentait pas le petit plus qui rendrait pour moi ce livre inoubliable. Mais ça m’a quand même donné envie d’aller passer des vacances au bord de la mer en Bretagne (et même sous la pluie).
Clarabel a trouvé ce roman bien écrit mais déprimant. Pour Tulisquoi, c’est un récit poignant. Dédale et Amanda Meyre y ont vu un roman lumineux et d’une force incroyable.
Note :
Olivier Adam (1974) – Français
283 pages – 2009 – ISBN : 978-2-7578-1645-5
avril 21st, 2010 à 7:06
Un livre bouleversant !
avril 21st, 2010 à 8:54
Ce n’est certes pas mon préféré mais j’aime beaucoup Olivier Adam
avril 21st, 2010 à 16:59
Bon on a quand même oublié de dire quelque chose qui a sont importance et qui avait donné lui à quelques commentaires sur mon blog. Olivier Adam quoi… Il est quand même pas mal
Bon plus sérieusement, quand même. Moi c’est ce ton monotone qui me plait aussi dans ces romans. Une construction de la narration qui reproduit un peu la monotonie de ces personnages qui ne savent plus trop comment avancer dans leur vie et qui font, du coup, du sur place.
Mais comme le disait Clarabel, c’est déprimant comme roman. Ca plombe un peu le moral.
avril 24th, 2010 à 14:57
Te voilà bien optimiste pour avoir envie d’aller en Bretagne après un tel livre.
avril 26th, 2010 à 22:31
Clara : pour ma part, j’aurais aimé qu’il me bouleverse un peu plus (ou alors c’est que j’ai lu des livres bien plus poignants, et en comparaison, celui-ci me touche moins)
Stephie : ce qui m’inquiète, c’est que j’ai lu plusieurs fois que les livres de cet auteur se ressemblent pas mal donc j’ai peur de vite me lasser si j’en lis un autre
Tulisquoi : c’est marrant ce que tu dis, moi je ne le trouve pas spécialement beau (les goûts et les couleurs^^). Mais sinon tu as raison sur la ressemblance entre la narration et les personnages, je ne l’avais pas remarqué mais c’est très juste.
Alex : Oui je trouve que c’est cette nature indomptable et sauvage qui donne sa couleur au livre et un nouveau souffle à Paul (et puis bon, la Bretagne je connais, je n’en suis pas très loin et j’apprécie assez ses paysages dont Olivier Adam rend compte avec beaucoup de talent)
avril 27th, 2010 à 7:04
Si tu peux me donner certains titres, je suis prenante !
avril 27th, 2010 à 18:00
Clara : dans un style assez proche d’Adam, je préfère de loin Arnaud Cathrine. “Sweet home” n’est pas mon livre préféré de cet auteur mais c’est un très bon livre et sans doute le plus proche de ce que fait Adam. Sinon, sur le thème de la disparition d’un être cher, “L’enfant éternel” de Philippe Forest est un des plus beaux mais aussi un des plus tristes livres que j’ai lus. Enfin, pour ce qui est de l’évocation du quotidien d’un homme en perte de repères et en décalage avec sa famille, je te conseille “Dans l’or du temps” de Claudie Gallay. Ces trois livres sont chroniqués sur Artsouilleurs si tu souhaites t’en faire une idée plus précise
mai 3rd, 2010 à 13:04
J’avais été très touchée par ce roman. En général d’ailleurs Olivier Adam a une plume qui m’atteint.
mai 31st, 2010 à 11:28
Je n’ai pas encore lu celui-ci mais tous les livres de l’auteur que j’ai lu jusqu’à présent m’ont apparu extrêmement touchant, poignant. Je pense que je lirai celui-là