Annie Ernaux – La place
Résumé :
Suite au décès de son père, Annie Ernaux revient sur l’existence de cet homme simple, dont elle s’est éloignée petit à petit en entrant dans le monde de la bourgeoisie. Dans ce livre poignant s’expriment à la fois la tendresse pour le père en même temps que le malaise lié au changement de milieu social pour l’auteur, partagée entre l’attachement à son milieu d’origine et la culpabilité engendrée par l’impression de trahir.
Extrait :
Mon père est entré dans la catégorie des gens simples ou modestes ou braves gens. Il n’osait plus me raconter des histoires de son enfance. Je ne lui parlais plus de mes études. Sauf le latin, parce qu’il avait servi la messe, elles lui étaient incompréhensibles et il refusait de faire mine de s’y intéresser, à la différence de ma mère. Il se fâchait quand je me plaignais du travail ou critiquais les cours. Le mot “prof” lui déplaisait, ou “dirlo”, même “bouquin”. Et toujours la peur OU PEUT-ETRE LE DESIR que je n’y arrive pas.
Il s’énervait de me voir à longueur de journée dans les livres, mettant sur leur compte mon visage fermé et ma mauvaise humeur. La lumière sous la porte de ma chambre le soir lui faisait dire que je m’usais la santé. Les études, une souffrance obligée pour obtenir une bonne situation et ne pas prendre un ouvrier. Mais que j’aime me casser la tête lui paraissait suspect. Une absence de vie à la fleur de l’âge. Il avait parfois l’air de penser que j’étais malheureuse. [...]
Il disait que j’apprenais bien, jamais que je travaillais bien. Travailler, c’était seulement travailler de ses mains.
Avis :
Le livre le plus connu d’Annie Ernaux (il a obtenu le prix Renaudot en 1984 et c’est celui qu’on étudie en général au lycée dans le thème sur l’autobiographie), mais à mon avis pas le plus réussi. Il est quand même très bien, il rend parfaitement compte de la déchirure sociale vécue par l’auteur (thème récurrent dans son oeuvre), de la difficulté à ne pas se sentir coupable du passage à un milieu social plus aisé. La cristallisation de ces sentiments contradictoires sur la figure du père rend cette expérience d’autant plus accessible au lecteur.
Note :
Annie Ernaux (1940) – Française
114 pages -1983- ISBN : 2-07-037722-9
novembre 13th, 2008 à 20:55
Je vois sur la liste de droite que tu es fab d’Annie Ernaux. J’en ai lu beaucoup moins que toi, mais j’aime beaucoup ce style frans, direst et dépouillé. J’aime beaucoup La place, parce qu’il me touche directement
novembre 14th, 2008 à 23:45
Effectivement, j’apprécie énormément l’oeuvre d’Annie Ernaux, il est vrai qu’elle a un style sans fioritures et en même temps fort agréable. Merci pour ton passage et ton commentaire.
novembre 30th, 2008 à 12:53
Je n’ai lu que celui-ci d’Annie Ernaux … je vais lire tes autres billets, histoire d’en noter d’autres de cet auteur.
février 8th, 2009 à 22:10
Bonjour , je suis en 3° , c’est grace à ma prof de français que j’ai pu lire ce livre , c’est vrai que la 1ère fois que j’ai lu “La place ” j’ai eu du mal à comprendre , mais c’est la seconde fois que j’ai vraiment compris et réussi à s’entir ce que Annie Ernaux voulait nous faire comprendre et cela ma beaucoup émue , et j’aime beaucoup ton point de vue sue ce livre .
merci . Soulié Ambre
février 9th, 2009 à 10:36
Merci pour ton message. Personnellement, j’avais lu ce livre quand j’étais en 1ère et il m’avait déjà beaucoup touchée. Comme ton commentaire le prouve, il a acquis le statut de “classique” qu’on étudie à l’école. En tout cas, je trouve ça bien que tu l’aies lu en 3ème ; et je comprends que cette lecture n’ait pas forcément été évidente au début. Mais c’est vrai que si tu as apprécié, n’hésite pas à aller fouiller dans la bibliographie d’Annie Ernaux, qui est loin de se résumer simplement à “La place”.
mars 2nd, 2009 à 4:40
Bonjour , je suis en 3° , c’est grace à ma prof de français que j’ai pu lire ce livre , c’est vrai que la 1ère fois que j’ai lu “La place ” j’ai eu du mal à comprendre maislorsque je l’ai relu c’etait tres intéréssant.Il ma beaucoup touché.Je vien de le terminer est franchement j’ai adoré.
octobre 4th, 2010 à 11:14
je trouve “La Place” un livre ininteresant. Annie Ernaux na la pas assez decrit en pronfondeur. Je pense qu’il aurait pu beaucoup faire mieux sur ses transitions. Je l’etudie et sa me donne accun plaisire.
5/10
octobre 4th, 2010 à 17:50
Waris : l’écriture d’Annie Ernaux est assez brute parce qu’elle cherche à aller au plus près de la vérité. Après, on accroche ou pas au style, mais pour ma part, je suis extrêmement admirative de l’ensemble de son œuvre.
octobre 8th, 2010 à 16:59
Salut Merci pour le resumé . Pourrais tu m’aidé avec quelque autres resumé ou d’autre info tres important sur le livre car je ferais un controle de litterature lundi dessu ! Merci d’avance ! J’attend ta reponse au plus vite il me reste plus que 2 jours !
octobre 9th, 2010 à 13:42
Moutouc : ce blog a pour vocation de faire partager des lectures et en aucun cas de faire de l’aide aux devoirs, encore moins de faire ton boulot à ta place. La meilleure chose que je puisse te conseiller, c’est de te plonger dans la lecture de ce livre, ça te prendra moins de temps que de glaner des informations sur Internet.
janvier 13th, 2011 à 19:25
moi aussi chui en 3° c a cause de ma prof de fancais que je doi le lire et jaime pa lire donc jlai toujour pa lu et je conte pa le lire pour ceux qui lise mon com un conseil a tous ne liser pa ce livre si vous vouler pa vous ennuyer et perdre votre temps
janvier 13th, 2011 à 20:26
Benji : quel est l’intérêt de venir sur un blog de lecteurs pour déconseiller de lire un livre que tu n’as même pas lu ? Tu as visiblement du temps à perdre, et il serait sans doute plus judicieux de l’employer à la lecture d’Annie Ernaux…
février 23rd, 2011 à 18:39
J’ai choisi ce livre car il était court et qu’il me fallait faire une critique d’un livre au choix en deux jours. Il est rapide à lire (1h15 pour ma part), facilement compréhensible. Mais ce livre raconte la vie intime de l’auteur et si on ne sent pas concerné par ce qu’elle dit on a du mal à rentrer complétement dans son univers. Cependant on comprend bien comment s’est creusé progressivement un écart entre son père et elle (dut à sa passion pour les livres et son entrée dans la bourgeoisie). Elle ne renie pas pour autant sa famille, elle reste attachée à ses origines.
Ce livre est donc facile à comprendre et à lire. Un sujet de biographie (centré sur son père et sa famille) qui n’est pas inintéressant.
février 23rd, 2011 à 21:07
Ce livre est donc facile à comprendre et à lire. Un sujet d’autobiographie* (centré sur son père et sa famille) qui n’est pas inintéressant.
* Erreur de frappes :s !