Claudie Gallay – L’office des vivants
Résumé :
Dans le village des Cimes, le Père a encore mis la Mère enceinte. Comme si la vie n’était pas déjà assez difficile avec Marc et Simone à élever. Et la Mère, qui s’épuise à mesure que l’accouchement approche, ne peut plus s’acquitter des tâches qu’elle est censée accomplir au quotidien. C’est pour cette raison que Mado est embauchée à la ferme : elle est jeune et belle et le père lui tourne beaucoup autour. Jusqu’au jour où la mère fait une fausse couche et où Mado s’enfuit avec les maigres économies de la famille.
Extrait :
Avec la farine, la Mère fait des crêpes. Elle met du beurre dans la poêle. Quand le beurre est chaud, elle jette des morceaux de pommes et puis elle fait couler une louche de pâte par-dessus. L’odeur sort par la fenêtre.
-Allez les chercher, qu’elle dit en montrant la maison du grand-père.
M’mé Coche apporte de la confiture et du miel dans une tasse. Marc mange en laissant fondre le miel sur la langue.
Il met du sucre sur ses crêpes et puis du chocolat fondu. Il s’en met partout parce qu’il mange trop vite, qu’il rit en même temps.
-C’est trop de bonheur, qu’il dit.
On croit qu’il va pleurer.
Un moment, ils se regardent, ils sont tous ensemble, pour un peu ils seraient heureux.
Avis :
Le premier roman de Claudie Gallay m’a beaucoup fait penser à Mon amour ma vie dans le style d’écriture et la façon de décrire les personnages. Dans un paysage de nature sauvage, les êtres semblent évoluer loin de l’humanité, parfois réduits à leur instinct de bêtes. C’est de façon très brute et très âpre que Claudie Gallay a dépeint ses personnages. Ils sont de ce fait difficiles à cerner, ils ne paraissent pas dignes d’empathie. Pourtant l’univers qu’elle crée est repoussant et fascinant à la fois. Je persiste dans mon idée que le style de cette auteure s’est adouci au fil de ses romans ; et pour ma part, je suis plus sensible à son écriture à partir de Dans l’or du temps. Néanmoins, j’ai aimé l’atmosphère sombre et ambivalente de cette peinture tragique et brutale.
J’en profite pour remercier Claudie Gallay pour m’avoir dédicacé ce livre. J’ai été très heureuse de la rencontrer au Salon du Livre, j’ai aimé échanger avec elle à propos d’André Breton et j’ai été conquise par sa gentillesse et sa simplicité.
Note :
Claudie Gallay (1961) – Française
225 pages – 2001 – ISBN : 978-2-7427-8212-3
avril 27th, 2011 à 14:17
Il faudrait que je lise ce livre, qu’elle m’a dédicacé aussi, marrant !; ) Et oui, c’est une femme adorable.
avril 28th, 2011 à 22:56
Leiloona : effectivement, il faut le lire ! J’ai vu aussi qu’un de ses anciens livres “Les années cerises”, a été réédité chez Babel récemment.
octobre 14th, 2011 à 16:50
J’apprécie moi aussi beaucoup l’écriture de Claudie Gallay. J’ai bien aimé celui-ci même si je l’ai trouvé un peu dur
octobre 14th, 2011 à 19:26
Christine : je suis bien d’accord ; je préfère ses romans plus récents.