Sam Savage – Firmin
Résumé :
Firmin est né dans le sous-sol d’une librairie de Boston, dans le quartier de Scollay Square. Sa constitution fragile l’éloigne de ses congénères ; c’est ainsi qu’il se découvre une passion pour le grignotage de livres… jusqu’au jour où le goût des histoires lui paraît plus savoureux que celui du papier. Mais la vie n’est pas toujours simple pour un rat qui pense comme un humain mais ne peut partager ce qui lui passe par la tête avec personne.
Extrait :
Hélas ! Bulles de savon, chimères que tout cela. Chacune de ces belles phrases prometteuses s’apparentait à une boîte joliment emballée entre les mains d’un enfant impatient, une boîte pleine de graviers et de déchets mais qui émet un son terriblement excitant quand on la secoue. Pauvre petit, il croit que ce sont des bonbons ! Et, moi, je croyais faire de la littérature. Puis j’ai compris que ces phrases – et bien d’autres encore – n’étaient pas le tremplin vers un chef d’œuvre en germe mais les barrières infranchissables qui me coupaient de lui. Voyez-vous : elles étaient trop parfaites. Je n’étais pas à la hauteur. Certains écrivains n’égalent jamais leur premier roman. Moi, je n’ai jamais pu égaler ma première phrase. Et regardez où j’en suis, relisez le début de ce récit, ma dernière œuvre, mon ultime opus : “J’ai toujours imaginé que si d’aventure”. Bon Dieu ! “Si d’aventure” ! Vous voyez le problème. Nul. Poubelle.
Avis :
J’avais envie de lire ce bouquin depuis que j’ai vu les grandes affiches qui en faisaient la promo dans le métro parisien l’année dernière. Alors peut-être que j’ai placé trop d’espoirs en lui… Toujours est-il que Firmin m’a charmée mais pas non plus transportée. Ce petit rat est plutôt attachant mais j’ai trouvé son histoire un peu longuette et monotone. Passé le plaisir de le voir dévorer (au sens propre comme au sens figuré) les livres, le récit tombe un peu à l’eau dans la mesure où Firmin est condamné à la solitude du fait de sa nature de rongeur. Et il passe le plus clair de son temps à rêver et à déplorer l’inadéquation entre ses rêves et la réalité… Il aurait sans doute fallu un peu plus d’humour pour donner à l’histoire le relief et la virtuosité qui lui manquent et contre-balancer la noirceur de l’univers de Scollay Square qui se délite en parallèle avec l’humeur de Firmin. Un livre un peu tristounet, ce qui est d’autant plus dommage que le résumé laissait présager une belle réussite.
Lastucealoreille s’est un peu ennuyée et a déploré la personnalité peu attachante de Firmin, Malice a trouvé ce livre sympathique sans plus mais loin d’être désagréable. Clarabel s’est régalée mais Fashion n’a pas été convaincue.
Note :
Sam Savage (1941) – Américain
202 pages – 2009 – ISBN : 978-2-7427-9115-6
août 12th, 2010 à 18:04
Et bien moi, je n’ai même pas réussi à le terminer….
août 14th, 2010 à 10:40
Je ne dirais pas que j’ai été déçue mais je m’étais attendue à autre chose… Au final une jolie lecture quand même et je trouve Firmin attachant du fait de sa naïveté.
août 15th, 2010 à 17:34
Delphine : Je peux le comprendre^^ (mais bon,heureusement qu’il n’était pas trop long)
Lily Rature : moi je l’ai trouvé tantôt attachant, tantôt fatigant ; mais comme toi, je m’attendais à autre chose.
août 17th, 2010 à 7:39
Arff zut ..
Bon, je le découvrirai par moi-même. Peut-être aimerai-je ?
août 29th, 2010 à 12:55
Leiloona : oui, il faut tenter par toi-même pour te faire ta propre opinion mais j’ai constaté que je ne suis pas la seule à être restée sur ma faim.
novembre 1st, 2010 à 15:26
Je viens de terminer ce petit ouvrage et de lire les commentaires. Comme je ne suis pas d’accord avec ce qui en est dit, je me permets d’écrire. Aucune lassitude à la lecture, bien au contraire, un plaisir de lecture évident, un rythme, de l’humour, de l’ironie, de l’intelligence aussi. Cet écrivain a réussi à faire passer ses propres problèmes d’écriture et d’écrivain, ses réflexions sur le monde. Sans doute faut-il savoir lire le contre chant… personnellement, j’ai beaucoup ri.
novembre 1st, 2010 à 21:46
Acezat : Justement, je trouve que l’auteur n’a pas fait assez dans la subtilité quand il a projeté ses préoccupations dans un petit rat de bibliothèque… ce qui n’a pas aidé à rendre Firmin crédible ou sympathique à mes yeux. Mais comme on dit : les goûts et les couleurs… Heureusement que des lecteurs ont été charmés.
novembre 1st, 2010 à 23:39
Je vous conseille vivement de relire ce livre, vous y découvrirez avec étonnement à la deuxième lecture ce que vous n’avez pas vu à la première. Bon courage.