Résumé :

Richard Taylor est un homme assez commun à la vie assez ordinaire. Lassé par ce train-train dans lequel il ne parvient pas à s’épanouir, il décide de prendre la fuite. Pourquoi ? Qu’est-il devenu ? Ce sont les femmes qui l’ont côtoyé qui répondent à ces questions. L’épouse, la collègue, la mère, la voisine… toutes apporteront un élément de réponse.

Extrait :

William a la vie pleine de ses inventions qui le brisent mais William a ça pour lui : la vie pleine, moi ce n’est que vide, attente prolongée jusqu’au bout de la patience, et je ne sais vraiment pas ce qu’il y a au bout de la patience, il y a que je me balancerai probablement, à force d’avoir tant attendu, j’envie à William ses fictions qui le meurtrissent mais lui font la vie pleine, et la vie sauve très certainement, si je savais mentir et inventer quoi que ce soit, je serais moins malheureuse, si je savais baisser le son de ce transistor infernal qui ne fait que m’adresser des larsens impitoyables, mais je ne sais pas, j’arrive tant bien que mal à supporter le monde mais je suis malade, je ne peux supporter le monde sans être malade, je me tiens en vie mais je ne peux qu’en être malade, comment peut-on se tenir debout sans être malade mental (si tant est qu’on regarde vraiment les choses en face, telles qu’elles sont et s’incarnent en nous et autour de nous ?), lavie est un viol, ce viol c’est la vérité, c’est ce qui se passe réellement, j’admire et ne comprends pas William (et, avec lui, quelques milliards d’humains) qui contemplent le monde et se contemplent eux-mêmes et n’en sont pas malades, où puisent-ils cette indifférence salutaire ?

Avis :

J’ai beaucoup aimé ce livre plutôt original. On dit souvent que nos amis nous connaissent mieux que nous-même, c’est un peu l’idée que reprend ce livre : parler de quelqu’un à travers ceux qui le connaissent. L’histoire se construit peu à peu au fil des discours, on apprend petit à petit ce qui est arrivé à Richard Taylor. Outre cet aspect, le style est très plaisant et le thème de la perte d’identité est plutôt bien présenté.
Je profite de cet article pour vous conseiller très vivement de lire mais surtout d’écouter le livre-CD qu’Arnaud Cathrine a fait avec Florent Marchet, “Frère animal“. Vous pourrez en écouter quelques extraits sur leur myspace.

Note :

Arnaud Cathrine (1973) – Français
215 pages – 2008 – ISBN : 978-2-07-035542-6