Carole Martinez – Le coeur cousu
Résumé :
Dernière descendante de la lignée Carasco, Soledad entreprend de raconter le récit de l’histoire de sa famille. De mère en filles, un secret se transmet au fil des générations : une mystérieuse boîte qu’il ne faut pas ouvrir avant de l’avoir eue neuf mois en sa possession. Lorsque sa mère, Frasquita, l’ouvre, elle y découvre un trésor de fils multicolores. Elle devient alors une couturière si talentueuse que ses créations paraissent relever du surnaturel. Mais le don qui lui a été transmis semble aussi avoir scellé son destin et celui de ses enfants. Sur fond de contes et de légendes, on suit à travers l’Andalousie l’errance de cette famille dont les aventures forment un canevas chatoyant et envoûtant.
Extrait :
Enfin, le dernier soir, cette voix sortie de l’ombre mais désormais familière lui fit un don.
“Tu sais maintenant guérir les petits maux des corps avec l’aide des saints, tu sais libérer les âmes avec l’aide de celle qu’on nomme Marie ici, mais qui a bien d’autres noms, et je t’ai appris à entendre les plaintes et les leçons des morts. Mais attention ! Tu devras user de ton pouvoir avec parcimonie : tu pourras utiliser les prières du premier soir quand bon te semblera, mais celles du deuxième soir, si tu ne veux pas les perdre, tu ne devras les dire que quand un étranger te demandera de l’aide et tu ne pourras en faire profiter tes proches. Quant aux invocations du troisième soir, celles qui convoquent les esprits, elles ne peuvent être utilisées qu’une seule fois tous les cent ans : sitôt que tu en prononceras une, tu l’oublieras. Mais prends garde, solliciter l’au-delà c’est pas sans danger : les morts ne sont pas tous bienveillants et ces dernières incantations ont leurs volonté propre. Souviens-toi qu’il est des mots vivants qui brûlent les esprits qu’ils possèdent. Je te confie cette boîte. Tu ne l’ouvriras que dans neuf mois jour pour jour, pas avant. Si tu ne résistes pas à la tentation, tu perdras tout ce que je t’ai appris jusque-là, tout comme ta mère l’a perdu avant toi. Adieu.”
Avis :
J’ai acheté ce roman avec le souvenir de critiques élogieuses lues ça et là au fil des blogs, une impression renforcée par l’appétissante quatrième de couverture et le nombre impressionnant de récompenses glanées par ce livre. J’ai été véritablement émerveillée par la virtuosité de l’écriture de Carole Martinez. C’est tout simplement incroyable de penser que ce livre est un premier roman. Le style n’est semblable à nul autre, et ne cesse de flirter avec le surnaturel, mais un surnaturel ambivalent, comme celui des contes, qui ne fait que rendre les épreuves plus difficiles à surmonter. Le talent de conteuse de Carole Martinez ressemble au pouvoir de ses personnages féminins : subtil, mystérieux, sensuel et envoûtant. Tout comme lorsqu’elle évoque cette Andalousie rêvée qu’elle nous fait traverser - sans pour autant nous épargner la cruauté et la violence d’un monde en révolution -, elle nous donne à voir le monde à travers le prisme d’une magie sans cesse renouvelée , un art précieux et de moins en moins répandu : celui de savoir raconter les histoires.
Note :
Carole Martinez (1966) – Française
440 pages – 2007 – ISBN : 978-2-07-037949-1
décembre 26th, 2010 à 22:59
Un livre que j’ai adooooooré !
décembre 30th, 2010 à 12:49
Emerveillement… Oui, c’est le mot qu’il convient d’utiliser pour ce livre pour lequel je ne trouve aucun superlatif assez fort…
Donc, comme tu l’auras compris, je n’ai pas aimé, mais j’ai adoooooré ce livre !!!!
janvier 1st, 2011 à 20:19
Un excellent livre, qui renouvelle le genre du récit fantastique ancré dans une réalité historique. Un peu ce qu’a fait Isabel Allende dans La maison aux esprits. Vraiment un ouvrage à découvrir !
février 3rd, 2011 à 18:32
Bonjour, c’est un roman qui m’avait qui m’avait été chaudement recommandé par une blogueuse, je ne l’ai pas regretté. J’ai surtout aimé la première grande partie (Le roman aurait dû s’arrêter là) mais je n’ai pas boudé mon plaisir. Pour un premier roman, c’est un coup de maître. Bonne fin d’après-midi.