Résumé :

Vladimir et Estragon sont deux vagabonds qui attendent Godot. Comme ils s’ennuient, ils cherchent tous les moyens possibles pour passer le temps, ce qui se fait essentiellement par la parole (ça tombe bien puisqu’on est au théâtre) mais celle-ci montre vite ses limites. Surviennent alors deux nouveaux protagonistes : Pozzo, le maître et Lucky son esclave. D’où viennent-ils ? Et quel est l’intérêt de leur venue ? Le divertissement bien sûr, au sens pascalien du terme, mais peut-être ne faut-il pas chercher trop d’explications puisqu’il s’agit avant tout pour nos personnages de tuer le temps qui passe pour ne plus penser à leur humaine condition.

Extrait :

ESTRAGON _ Je me demande si on n’aurait pas mieux fait de rester seuls, chacun de son côté. (Un temps). On n’était pas fait pour le même chemin.
VLADIMIR (sans se fâcher) _ Ce n’est pas sûr.
ESTRAGON _ Non, rien n’est sûr.
VLADIMIR _ On peut toujours se quitter, si tu crois que ça vaut mieux.
ESTRAGON _ Maintenant ce n’est plus la peine.

Silence.

VLADIMIR _ C’est vrai, maintenant ce n’est plus la peine.

Silence.

ESTRAGON _ Alors, on y va ?
VLADIMIR _ Allons-y.

Ils ne bougent pas.

Avis :

En attendant Molloy (ah ah ah XD) que j’avoue avoir du mal à ingérer, je me fais le plaisir d’évoquer la pièce la plus connue de Beckett, que je relis pour des raisons nécessaires mais que je ne cesse pas pour autant d’apprécier. Beckett est un dramaturge extraordinaire, dont les mots ont une densité remarquable. En attendant Godot est une pièce aussi bien comique que tragique mais plus je la lis et plus je me marre, ce qui ne m’empêche pas de garder un attachement profond pour chaque personnage. Avec des phrases qui restent en mémoire comme :”On trouve toujours quelque chose, hein, Didi, pour nous donner l’impression d’exister ?” Plusieurs réseaux de sens se créent mais ne cessent de s’entrecroiser et de s’enrichir mutuellement, je ne peux donc que vous conseiller de lire cette pièce, de vous en délecter et de laisser voguer votre imagination afin de voir ce qu’elle évoque pour vous.

Note :

Samuel Beckett (1906-1989) – Irlandais
124 pages – 1952 – ISBN : 2-7073-0148-5