Samuel Beckett – En attendant Godot
Résumé :
Vladimir et Estragon sont deux vagabonds qui attendent Godot. Comme ils s’ennuient, ils cherchent tous les moyens possibles pour passer le temps, ce qui se fait essentiellement par la parole (ça tombe bien puisqu’on est au théâtre) mais celle-ci montre vite ses limites. Surviennent alors deux nouveaux protagonistes : Pozzo, le maître et Lucky son esclave. D’où viennent-ils ? Et quel est l’intérêt de leur venue ? Le divertissement bien sûr, au sens pascalien du terme, mais peut-être ne faut-il pas chercher trop d’explications puisqu’il s’agit avant tout pour nos personnages de tuer le temps qui passe pour ne plus penser à leur humaine condition.
Extrait :
ESTRAGON _ Je me demande si on n’aurait pas mieux fait de rester seuls, chacun de son côté. (Un temps). On n’était pas fait pour le même chemin.
VLADIMIR (sans se fâcher) _ Ce n’est pas sûr.
ESTRAGON _ Non, rien n’est sûr.
VLADIMIR _ On peut toujours se quitter, si tu crois que ça vaut mieux.
ESTRAGON _ Maintenant ce n’est plus la peine.
Silence.
VLADIMIR _ C’est vrai, maintenant ce n’est plus la peine.
Silence.
ESTRAGON _ Alors, on y va ?
VLADIMIR _ Allons-y.
Ils ne bougent pas.
Avis :
En attendant Molloy (ah ah ah XD) que j’avoue avoir du mal à ingérer, je me fais le plaisir d’évoquer la pièce la plus connue de Beckett, que je relis pour des raisons nécessaires mais que je ne cesse pas pour autant d’apprécier. Beckett est un dramaturge extraordinaire, dont les mots ont une densité remarquable. En attendant Godot est une pièce aussi bien comique que tragique mais plus je la lis et plus je me marre, ce qui ne m’empêche pas de garder un attachement profond pour chaque personnage. Avec des phrases qui restent en mémoire comme :”On trouve toujours quelque chose, hein, Didi, pour nous donner l’impression d’exister ?” Plusieurs réseaux de sens se créent mais ne cessent de s’entrecroiser et de s’enrichir mutuellement, je ne peux donc que vous conseiller de lire cette pièce, de vous en délecter et de laisser voguer votre imagination afin de voir ce qu’elle évoque pour vous.
Note :
Samuel Beckett (1906-1989) – Irlandais
124 pages – 1952 – ISBN : 2-7073-0148-5
décembre 10th, 2009 à 13:39
C’est plutôt chouette “En attendant Godot”, surtout cette jolie réplique :
- Et si on se pendait ?
décembre 10th, 2009 à 15:07
Oui, réplique qui est immédiatement suivie de “Ce serait un moyen de bander”. N’aurais-tu pas les idées un peu mal placées mon cher ?
décembre 10th, 2009 à 17:56
J’ai vu cette pièce au printemps, et j’avoue que la lire, ou lire le théâtre de Beckett en général est carrément rebutant pour moi : toutes ces indications scéniques, c’est assommant ! Mais la pièce représentée est superbe !
Et puisqu’on est dans les citations :
« Est-ce que j’ai dormi, pendant que les autres souffraient ? Est-ce que je dors en ce moment ? Demain quand je croirai me réveiller, que dirai-je de cette journée ? Qu’avec Estragon mon ami, à cet endroit, jusqu’à la tombée de la nuit, j’ai attendu Godot ? »
décembre 10th, 2009 à 18:37
Ys : J’aime beaucoup cette citation également. Je comprends aussi que les didascalies puissent rebuter. Cela dit, c’est encore pire dans “Oh les beaux jours” et ça ne m’a pas dérangée plus que ça. Et ce que j’aime dans la lecture, c’est qu’on peut prendre le temps de se délecter des jeux sur les mots. Par exemple, il y a une phrase de Pozzo qui me fascine particulièrement : “Pan dort.”, de quoi laisser vagabonder l’esprit poétique…
Après, c’est vrai que j’aimerais beaucoup voir la pièce représentée, c’est toujours plus éclairant pour visualiser ce qui se passe sur scène.
décembre 10th, 2009 à 18:48
Bonjour Violaine!
Tu m’as trop donné envie de relire En attendant Godot! J’avais oublié à quel point ces dialogues qui frisent l’absurde, étaient délectables. Je l’ai étudié à l’école il y a bien longtemps et je me dis que de le relire « hors cadre » pouvait être une bonne idée, d’autant que l’extrait que tu as choisi est bien représentatif de la pièce.
décembre 10th, 2009 à 18:53
Merci Alcapone, je suis contente si je t’ai donné envie de le relire. Pour ma part, j’avais peur de m’en lasser en l’étudiant cette année, mais heureusement ce n’est pas le cas. C’est un livre tellement riche qu’on y trouve toujours de nouvelles perles à se mettre sous la dent.
décembre 10th, 2009 à 19:04
Violaine, j’avais oublié la suite, mais je vois que tu l’as bien retenue, ça ne m’étonne pas de toi
décembre 10th, 2009 à 19:07
Hé hé! Si je compte bien, je crois qu’il ne vous reste qu’un livre à chroniquer avant votre mini concours!!! Comme je le disais hier à Antoine, je suis troooooop curieuse de savoir ce que vous mijotez! Viiiiite!!!
décembre 10th, 2009 à 19:12
Suspens suspens ! Mais ne t’attends pas à grand chose tout de même, c’est quelque chose de très simple et sans grands enjeux (on est blogueurs indépendants et on n’a pas -encore- gagné au Loto !).
décembre 10th, 2009 à 19:18
Oui, puis c’est surtout Antoine qui concocte, moi je suis juste consultante^^. Dis donc Antoine, si je ne m’abuse, tu navigues sur le site alors que tu es en cours ? (pas bien !)
décembre 10th, 2009 à 19:21
Hein ? quoi ? Comment ça on m’a repéré ? C’est pas de ma faute s’il y a le Wifi à la Sorbonne !
décembre 10th, 2009 à 19:27
Allez, profitez bien d’être étudiants. C’est tellement bon…
Pour le concours, c’est pas le cadeau qui compte. C’est surtout le jeu, hein? ;D
décembre 10th, 2009 à 19:30
Le jeu est basique mais permettra de replonger dans les archives du site à moins de flâner souvent dans les rayons de librairies
décembre 10th, 2009 à 20:28
Excellente idée! J’aimerais pouvoir en faire autant mais il va falloir attendre un peu…
décembre 11th, 2009 à 21:16
J’adore cette oeuvre, un pur chef-d’oeuvre…
mars 28th, 2010 à 11:45
Bonjour à tous, est ce que quelqu’un pourrait me dire quels sont les différents types de comique dans cette oeuvre. Je n’arrive pas a les exploiter.
Merci d’avance.
Au revoir
mars 28th, 2010 à 18:47
Mily : ce site n’a pas pour vocation de faire les devoirs scolaires des internautes. Mais puisque tu surfes sur le net, j’imagine que tu as la possibilité de trouver les différentes formes de comiques existantes sur Wikipédia. Après tu n’as qu’à relire la pièce en lien avec les découvertes que tu auras faites. L’humour, ce n’est vraiment pas ce qui manque chez Beckett, et je suis sûre que ce travail te permettra d’apprécier encore mieux la pièce.