Mary Ann Shaffer & Annie Barrows – Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates
Résumé :
A Londres, peu de temps après la seconde guerre mondiale, tandis que les blessures de la guerre sont encore très vives, Juliet cherche le sujet de son prochain roman. Elle reçoit alors une lettre d’un certain Dawsey Adams habitant l’île de Guernesey, qui lui explique de quelle manière son club de lecture “Le Cercle littéraire des amateurs de tourtes aux épluchures de patates” a pu l’aider à traverser la guerre et à tromper l’occupant. Cette histoire conduira Juliet sur l’île de Guernesey où elle fera de nombreuses rencontres.
Extrait :
Nous avons commencé à nous réunir à cause du commandant, c’est vrai, mais nous avons continué pour le plaisir. Aucun de nous n’ayant la moindre expérience en matière de cercle littéraire, nous avons inventé nos propres règles : chacun notre tour, nous parlions aux autres d’un livre que nous avions lu. Au début, nous tentions de garder notre calme et de demeurer objectifs, mais cela n’a guère duré ; rapidement, les orateurs n’ont plus eu pour ambition que de persuader leur auditoire de lire l’ouvrage en question. Et, quand deux membres avaient lu le même livre, ils en débattaient devant nous pour notre plus grand plaisir. A force de lire, de parler de livres et de nous disputer à cause d’eux, nous en sommes venus à nous lier étroitement les uns aux autres. D’autres insulaires ont voulu se joindre à nous et nos soirées se sont transformées en moments chaleureux et animés. A tel point que, de temps en temps, nous arrivions presque à oublier la noirceur du dehors.
Avis :
Sur plusieurs sites j’ai trouvé des avis très positifs sur ce livre mais ça me perturbe car j’ai vraiment l’impression d’avoir lu un autre livre que celui qui m’a été décrit. J’ai trouve ce roman plutôt loupé. L’idée de départ était plutôt bonne et originale : un univers d’après-guerre riche en histoires et en Histoire avec des personnages touchants. Mais c’est peut-être ce qui m’a dérangé dans ce livre, un trop plein de bons sentiments. Toutes les personnes de ce livre sont d’une gentillesse à rendre jalouse Mère Thérésa. Même la seule personne du livre qui joue le rôle de la désagréable, se plaint de façon très cordiale. Quant au style d’écriture il aurait pu être beaucoup plus travaillé. En effet, le livre est exclusivement une suite de lettres que s’envoient différents personnages. Or, chaque lettre est écrite toujours avec le même style. Si vous ne lisez pas au début de la lettre qui écrit, il vous sera impossible de savoir par le style qui en est l’auteur. De fait, cela retire beaucoup de charme à cette façon originale de conduire le roman. Quant à l’histoire elle est un peu tirée par les cheveux, par exemple (ne craignez rien, si vous lisez le livre ça ne gâchera pas votre plaisir) un des personnages découvre un jour dans son tiroir que des lettres qu’il possède depuis des années sont l’œuvre d’Oscar Wilde qui étaient inconnues du grand public. Ca arrive comme un cheveu dans la soupe et ça ne sert strictement à rien dans l’histoire… Un livre très décevant où le message de fond est un peu trop mielleux à mon goût : “les allemands étaient cruels mais pas tous et heureusement que de gentils voisins et que la littérature étaient là pour nous sauver”. Oui, c’est bien gentil mais un peu trop justement. Trop de bons sentiments à mon goût, mais rien qui puisse faire un livre intéressant… passez votre chemin !
Ironie de l’histoire, ce livre contient la phrase “lire de bons livres empêche d’apprécier les mauvais”, j’ai l’impression que mes autres lectures m’ont vraiment empêché d’apprécier celle-ci !
Note :
Mary Ann Shaffer (1934 – 2008) – Annie Barrows (?) – Américaines
391 pages – 2008 – ISBN : 978-2-84111-371-2
juin 6th, 2009 à 15:51
Oh, j’ai trouvé que la découverte de ces lettres participait à l’univers du livre. Comme un clin d’œil supplémentaire à la littérature.
Quant à ton avis, je me demande effectivement si ce n’est pas un livre destiné aux femmes … sans y voir quoi que ce soir de négatif, bien-sûr.
Ma sa sensibilité est peut-être féminine.
juin 6th, 2009 à 23:19
Ce n’est pas impossible, j’avoue avoir en général un côté assez cartésien alors dès que c’est trop tiré par les cheveux (comme c’est le cas ici), ça a tendance à ne pas me plaire
Je crois que Violaine voulait le lire, peut-être aura-t-elle un avis différent du mien !
septembre 28th, 2009 à 15:35
Ah ah! “un livre destiné aux femmes” bravo!
Salutation d’une femme qui partage le même avis : “trop de bons sentiments”!
février 4th, 2010 à 12:13
Trop de bons sentiments ? non je ne crois pas, sensibilité féminine ? peut être mais franchement quelle bonne idée ce livre version lettres!! nous avons oublié le bonheur de recevoir des lettres, d’écrire sur du papier parfumé ou non. ce roman a un petit air de nostalgie c’est vrai mais c’est rafraîchissant !! enfin une vision de la guerre sans toutes ses horreurs multipliées. quelle bonne idée d’avoir vue côté cour !! j’ai eu un oncle qui a vécu DACHAUD et qui lors de son agonie racontait ce qu’il avait vécu, et bien je préfère lire la version de Juliet, ma grand mère me racontait l’invasion des allemands dans son petit village. Et un journal écrit par un jeune homme réfugié a été retrouvé récemment et on pourrait le comparer aux écrits de Juliet. la guerre a touché différemment le territoire mais les belles personnes aussi ont touché différemment l’histoire. les belles histoires ça fait du bien !! et ce livre fait du bien !! moi ça m’a donné envie d’aller à GUERNESAY, pas vous ? ça m’a même donner envie d’écrire des lettres, imaginez la même histoire avec portable, mail et compagnie : il n’y aurait plus aucun charme !! bravo au Cercle Litéraire des amateurs d’épluchures de patates !! qu’aurions nous fait ? que ferions nous ?
SYLVIE
février 4th, 2010 à 18:56
Je ne reproche pas du tout le style épistolaire, effectivement c’était une bonne idée. Ce qui m’agace (mais c’est peut-être lié à la version française), c’est que d’une lettre à l’autre, le style est le même. Chaque personnage s’exprime de la même façon toujours avec beaucoup de courtoisie, même langage, même style… J’aurais apprécié que la bonne idée des lettres soit poussée jusqu’au bout pour que ce soit vraiment original !
Pour ma part ce livre m’a ennuyé, je l’ai trouvé un peu “plan plan” et les lettres trop parfumées à l’eau de rose.
Mais ce n’est que mon avis, je sais que ce livre a été en général très bien accueilli. Les goûts et les couleurs… !
février 4th, 2010 à 19:05
pour le langage et la courtoisie c’est peut être l’origine de la langue ? les anglais sont en général très courtois non ? et puis il faut peut être replacer le tout dans le contexte historique. à l’époque c’était une façon de s’exprimer. il est vrai qu’avec notre langage mi-informatique mi-sms nous l’avons quelque peu perdu !! LOL !!
quand au fait que tous s’expriment de la même façon et bien soyons originaux et essayons de lire chaque lettre avec des voix différentes (correspondant au personnage) et voyons…Je vais lancer l’idée avec quelques uns de mes amis et je vous dirais ce que tous nous en aurons pensé.
je cherchais une idée de dîner originale, merci j’en ai trouvé une . à bientôt pour le résultat !!
février 4th, 2010 à 19:19
Bon appétit alors
février 8th, 2010 à 21:45
Je viens de finir le livre. L’eau de rose m’a gênée à la fin. En revanche, j’ai trouvé le récit trés conforme à ce que je connais des anglais (ce qui explique sans doute le sentiment de style “égal” d’une lettre à l’autre). Cela m’a aussi donné envie d’aller à Guernesey et surtout, ce livre m’a fait passer un excellent week-end : facile à lire, dépaysant, charmant et sans aucune prétention, à mon avis. La vie est déjà bien assez compliquée. J’aime les récits simples…
février 9th, 2010 à 10:12
voila !! c’est ce que je voulais dire !! c’est dépaysant, et agréable. pour mon dîner, je dois dire que l’on a bien ri . Et quand chacun lit son ” rôle”, on ne se rend pas compte du style. en fait on a passé un super moment. on a vraiment cru y être !! un vrai régal de simplicité. mais on n’a pas tout lu. on a choisi quelques passages. cet exercice a donné envie de lire le livre aux participants. Et devinez ? on pense créer un cercle de lecture !! trop drôle !!
juillet 7th, 2010 à 6:03
Je vous trouve souvent bien durs ! Ce qui me plait dans ce livre, c’est que j’y retrouve exactement les parfums d’enfance. Anglaise et expat depuis l’après guerre, j’ai été transportée dans un univers que j’ai connu. C’est assez rare pour le souligner. L’auteur est américaine et pourtant elle arrive à reproduire ce monde très particulier, un peu irréel, de gens qui pour survivre se créent une façade. J’ai lu le livre en anglais, c’est peut-être plus simple….
août 5th, 2010 à 20:30
Mon avis rejoint celui d’Antoine. Au début, j’ai trouvé ça sympathique et amusant (surtout les lettres de Juliet, qui apportent une petite note d’humour tout au long du livre, je le reconnais) ; à force, les bons sentiments m’ont un peu écœurée. Et j’ai finalement trouvé le livre drôle (parce que tellement mielleux par moments qu’on se serait cru dans une parodie), mais quand même un peu trop long. En fait, je reste sur une impression mitigée, entre attendrissement et exaspération, mais c’est tout de même la seconde option qui l’emporte. Ça reste malgré tout divertissant, mais vite oubliable…