Virginia Woolf – Une chambre à soi
Résumé :
Ce texte est celui d’une conférence que Virginia Woolf donna en 1928 devant les étudiantes de l’université de Cambridge. S’interrogeant sur le thème “Les femmes et le roman”, elle se demande pourquoi ce sont majoritairement des hommes qui, depuis l’Antiquité jusqu’à une époque récente, ont écrit des livres. Elle met aussi en évidence la précarité de la condition des femmes, leur inégalité vis-à-vis des hommes reconnue et institutionnalisée. Enfin, elle insiste sur la nécessité pour une femme de disposer d’un revenu suffisant pour être indépendante et d’une chambre à soi pour pouvoir écrire des romans.
Extrait :
“La caractéristique de la femme, disait avec emphase M. Greg, c’est d’être entretenue par l’homme et d’être à son service.” Il existait une masse immense de déclarations masculines tendant à démontrer qu’on ne pouvait rien attendre, intellectuellement, d’une femme. Même si son père ne lui faisait pas lecture de ces déclarations, toute fille pouvait les lire, et celle lecture, même au XIXe siècle, devait diminuer sa vitalité et affecter profondément son œuvre. Quoi qu’il arrivât, cette affirmation existait – vous ne pouvez faire ceci, vous êtes incapable de faire cela – et il fallait protester contre elle, il fallait la surmonter.
Avis :
Un essai tout à fait passionnant : Virginia Woolf nous donne à réfléchir sur l’histoire des femmes et leur émancipation toute récente. Mais loin de faire le procès des hommes, elle essaie au contraire de remonter aux racines mêmes de l’inégalité des deux sexes. Il me semble, en voyant ce qu’est devenu le féminisme aujourd’hui, qu’il serait essentiel de revenir à ce genre de textes fondateurs, qui remettent un certain nombre de réalités en place. Quoi qu’il en soit, il faut lire ce livre, ne serait-ce que pour la plume subtilement incisive de Virginia Woolf, et aussi pour la justesse de ses réflexions sur la littérature.
Note :
Virginia Woolf (1882-1941) – Anglaise
171 pages – 1929 - ISBN : 978-2-264-03360-4
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