Résumé :

Dans le Paris du XVe siècle vit La Esméralda, gitane d’une beauté sans pareil. A sa vue, l’archidiacre Frollo est complètement bouleversé et va tout faire pour posséder cette femme. Mais La Esméralda est amoureuse du beau capitaine Phoebus. Rempli de désespoir, Frollo a entrainer la belle dans sa chute mais aussi Quasimodo, sonneur de cloches de Notre-Dame tiraillé entre sa reconnaissance pour Frollo et son amour d’une rare candeur envers La Esméralda.

Extrait :

Tantôt on se heurtait dans un coin obscur de l’église à une sorte de chimère vivante, accroupie et renfrognée : c’était Quasimodo pensant. Tantôt on avisait sous un clocher une tête énorme et un paquet de membres désordonnés se balançant avec fureur au bout d’une corde : c’était Quasimodo sonnant les vêpres ou l’angelus. Souvent la nuit on voyait errer une forme hideuse sur la frêle balustrade découpée en dentelle qui couronne les tours et borde le pourtour de l’apside : c’était encore le bossu de Notre-Dame. Alors, disaient les voisines, toute l’église prenait quelque chose de fantastique, de surnaturel, d’horrible ; des yeux et des bouches s’y ouvraient ça et là ; on entendait aboyer des chiens, les guivres, les tarasques de pierre qui veillent jour et nuit, le cou tendu et la gueule ouverte autour de la monstrueuse cathédrale. Et si c’était une nuit de Noël, tandis que la grosse cloche qui semblait râler, appelait les fidèles à la messe ardente de minuit, il y avait un tel air répandu sur la sombre façade qu’on eût dit que le grand portail dévorait la foule et que la rosace la regardait. Et tout cela venait de Quasimodo. L’Egypte l’eût pris pour le dieu de ce temple ; le moyen-âge l’en croyait le démon : il en était l’âme.
A tel point que, pour ceux qui savent que Quasimodo a existé, Notre-Dame est aujourd’hui déserte, inanimée, morte. On sent qu’il y a quelque chose de disparu. Ce corps immense et vide ; c’est un squelette ; l’esprit l’a quitté, on en voit la place, et voilà tout. C’est comme un crâne où il y a encore des trous pour les yeux ; mais plus de regard.

Avis :

Honte à moi, je n’avais encore jamais lu Victor Hugo et j’ai eu bien tort d’attendre aussi longtemps. J’ai été vraiment enchanté par ce livre et j’ai dévoré ce pavé en quelques jours. L’histoire peut paraître simpliste, après tout on a tous en tête Notre-Dame de Paris tant c’est une œuvre connue et dont on entend souvent parler. On pourrait donc craindre une lecture ennuyeuse mais il n’en est rien. Ce roman est très bien ficelé, Victor Hugo a pensé à tout : romance, intrigue, Histoire… tout y est. Le seul reproche que je pourrais faire à ce livre sont les passages descriptifs parfois un peu trop longs. Comme me disait Violaine, on sent que Hugo savait qu’il écrivait bien et du coup on a l’impression qu’il se regarde écrire et en fait parfois des tonnes. Mais malgré tout, quel beau roman que cette histoire. J’ai vraiment été touché par la façon dont Quasimodo nous est présenté et par la douleur de La Esméralda. J’ai aussi été entièrement happé dans l’action des truands prenant d’assaut Notre-Dame. Quant à la déroute de Frollo, elle est superbe tant elle est cruelle… Coup de cœur pour ce livre, ça faisait longtemps qu’il n’y en avait pas eu mais ce roman le mérite amplement, grâce à lui je ne verrai plus la célèbre cathédrale de la même façon !

Note :

Victor Hugo (1802 – 1885) – Français
733 pages – 1831 – ISBN : 978-2-253-00968-9