Résumé :

Garance, Lola et Simon se retrouvent pour aller au mariage de leur  cousine. Mais l’absence de leur frère Vincent leur pèse, alors tandis que la cérémonie commence, ils prennent la poudre d’escampette pour une virée au château où celui-ci travaille. Une bouffée d’air frais qui leur permet de se retrouver, pour une fois, hors du quotidien bien réglé.

Extrait :

-On peut y aller ? lance mon frère dans le rétroviseur.
-Oui. Enfin, non… tu pourras t’arrêter chez l’Arabe au bout de la rue, j’ai un truc à prendre…
Ma belle-sœur soupire.
-Mais qu’est-ce qui te manque encore ?
-De la crème pour mes poils.
-Tu achètes ça chez l’Arabe, toi ?!
-J’achète tout chez mon Rachid, moi. Tout, tout, tout.
Elle ne me croit pas.

-C’est bon, là, t’as tout ?
-Oui.
-Tu ne t’attaches pas ? constate ma belle-sœur.
-Non.
-Pourquoi tu ne t’attaches pas ?
-Claustrophobie, je lui réponds.
Avant qu’elle n’entame son couplet sur la prévention routière, l’effet de serre et les petits bébés chinois, j’ajoute :
-Et puis je vais dormir un peu. Je suis cassée.
Mon frère sourit.
-Tu viens de te lever ?
-Je ne me suis pas couchée, précisé-je en bâillant.

Avis :

J’ai l’édition “France Loisirs” de ce livre, celle de 2002 qui n’est donc pas la plus récente modifiée par l’auteur. Néanmoins, pour l’extrait que j’ai pu en lire sur Internet en comparant avec mon exemplaire : d’une part les modifications sont minimes, d’autre part elles semblent souvent superflues et à mon sens, elles risquent de faire perdre au texte d’origine la spontanéité qui fait son charme. C’est le dernier roman de Gavalda qu’il manquait à mon palmarès et je tiens compte de sa date d’écriture pour en apprécier la fraîcheur. Le récit porte bien son titre et quand l’auteure en retrace les circonstances d’écriture, je trouve qu’elle en restitue bien l’esprit. Elle a l’art de rendre palpable la saveur des moments privilégiés et ne manque pas d’humour. On peut cependant parfois regretter le caractère banal d’un certain nombre de considérations. En tout cas, le tout forme un intermède de lecture plaisant, léger comme une bulle de savon et qui donne le sourire. Pas inoubliable, mais une lecture-détente plutôt sympa.

Kriss a goûté avec délice à cette madeleine de Proust, Cuné a apprécié cette petite bluette qui fait du bien, Kenza a eu un coup de cœur et Nicole reste mitigée sur cette œuvrette qui plaît mais dans laquelle les stéréotypes foisonnent.

Note :

Anna Gavalda (1970) – Française
126 pages – 2002 – ISBN : 2-7441-5111-4