Résumé :

Michael Shaw habite à Londres. Comptable sans histoires, ordinaire, il mène une vie relativement banale jusqu’au soir où il rencontre Laura dans un pub. Cette jeune fille va l’entraîner dans une vie bien différente où sexe, drogue, violence et jeux de pouvoir sont monnaie courante. Mais pour faire partie de ce milieu, Michael va devoir tuer le père de Laura, et on ne lui laisse pas vraiment le choix…

Extrait :

- Vous désirez ?
“Va te faire foutre !” ai-je pensé, toujours in petto, avant d’articuler :
- Vous dire tout le plaisir que j’ai à faire votre connaissance… Mandy.
- Mandy ! Comment osez-vous ? Quelle impertinence ! Sachez qu’une dame ne serre pas la main d’un subalterne. [...] Et parlez plus fort ! Je suis une vieille dame. Ne marmonnez pas, dites haut et fort ce que vous pensez, ne soyez pas pleutre.
J’ai pris une profonde respiration et j’ai rugi :
- Va te faire foutre, vieille guenon ! Tu t’appellerais Tarzan que je m’en battrais les couilles !”
Elle a éclaté de rire.
- Bravo ! Vous avez du caractère ! Versez-nous un verre, jeune homme.
[...]
A cet instant, Laura a réapparu et a lancé, d’un ton enjoué “Alors, mère, est-il d’accord pour le tuer ?
- Laura, sois gentille et apporte-nous la bouteille de whiskey.”
Tandis que Laura se dirigeait vers le bar, Mandy a glissé sa main entre mes cuisses, et l’a refermée sur mes bijoux de famille.
- Il a l’équipement qu’il faut, a-t-elle déclaré, mais je me demande s’il ne manque pas un peu de fermeté.

Avis :

Les fidèles de ce site auront remarqué que nous lisons très peu de policiers. Il faut dire que ce n’est pas vraiment notre tasse de thé et que les livres policiers ne sont pas réputés pour être les mieux écrits. Le seul auteur qui nous plait dans ce genre, c’est Ken Bruen dont nous guettons à chaque fois avec grande impatience les sorties en poche de ses livres.
Ken Bruen est l’auteur de deux séries : “Jack Taylor” et “Robert & Brant”. “En effeuillant Baudelaire” est un cas à part puisqu’il est indépendant de ces séries mais, comme à son habitude, Ken Bruen utilise le mélange qui plait toujours autant : alcool et violence avec un personnage principal qui se laisse porter par la débauche et ne se pose pas trop de questions morales, comme en témoigne cette phrase : “C’était le premier acte de violence que je commettais, et je prenais un pied pas possible”. Autre point qui revient par rapport à ses autres livres, ce sont les nombreuses citations insérées dans l’histoire. Ken Bruen semble être un grand lecteur et le fait savoir dans ses livres avec des citations toujours très pertinentes. Ici, vous vous en doutiez c’est Baudelaire qui est à l’honneur puisqu’il est grandement apprécié par l’un des personnages et qu’il est souvent fait allusion à une partie de son œuvre.
Malgré toutes ces ressemblances et cette recette identique d’un livre à l’autre, je suis encore une fois tombé dans le panneau et je me suis laissé emporter par cette lecture, un peu comme on regarderait un Tarentino : les musiques bien choisies et la violence laissent place à des citations bien choisies et à la violence ! L’histoire n’a pas une très grande importance, ce qui porte le livre ce sont les personnages qui bien que débordants de vices nous semblent si sympathiques que la dernière page arrive toujours trop vite. Heureusement le tome 4 de la série “Jack Taylor” sort demain en poche, il ne faudra donc pas très longtemps pour plonger de nouveau et toujours avec plaisir dans les lignes de Ken Bruen.

Note :

Ken Bruen (1951) – Irlandais
217 pages – 2004 – ISBN : 978-2-7578-0698-2