Résumé :

Inspirée de faits réels, cette pièce de théâtre présente des moments marquants de la vie de Roberto Zucco, tueur en série italien.

Extrait :

LA DAME. – [...] Tout le monde connaît Venise.
ZUCCO. – C’est là que je suis né.
LA DAME. – Bravo. J’ai toujours pensé que personne ne naissait à Venise, et que tout le monde y mourait. Les bébés doivent naître tout poussiéreux et couverts de toiles d’araignée. En tous les cas, la France vous a bien nettoyé. Je ne vois pas trace de poussière. La France est un excellent détergent. Bravo.
ZUCCO. – Il faut que je parte, absolument ; il faut que je parte. Je ne veux pas être pris. Je ne veux pas qu’on m’enferme. Ca me fiche la trouille d’être au milieu de tous ces gens.
LA DAME. – La trouille ? Soyez donc un homme. Vous avez une arme : vous les feriez fuir rien qu’en la tirant de votre poche.
ZUCCO. – C’est parce que je suis un homme que j’ai la trouille.
LA DAME. – Moi, je ne l’ai pas. Avec tout ce que vous m’avez fait voir, je ne l’ai pas et je ne l’ai jamais eue.
ZUCCO. – C’est justement parce que vous n’êtes pas un homme.
LA DAME. – Vous êtes compliqué, compliqué.

Avis :

A sa sortie, cette pièce n’a pas été très bien reçue ce qui peut se comprendre étant donné qu’elle se base sur des faits tragiques. “L’exercice” est plutôt réussi, chaque partie de la pièce montrant la personnalité complexe de Zucco : tantôt meurtrier sans remords, tantôt fragile et appeuré. Cependant, je n’ai pas réussi à être pris dans l’histoire. Si j’ai apprécié certains passages, la pièce m’a laissé sur ma faim. Je pense qu’il s’agit d’une pièce qui s’apprécie plus devant une scène qu’à la lecture, il faut attendre qu’une représentation ait lieu !

Note :

Bernard-Marie Koltès (1948-1989) – Français
140 pages – 1988 – ISBN : 978-2-7073-1755-1