Gilles Schlesser - Saga parisienne 1942 1958 un balcon sur le luxembourgRésumé :

Nous sommes à Paris, sous l’occupation. Dans cette période tumultueuse, la famille Ormen se déchire : Pierre, romancier et résistant, est tout le contraire de son frère Amédée dont le côté collabo n’est pas la seule part d’ombre. Pendant ce temps, la famille Bronstein se fait arrêter au cours de la rafle du 16 juillet 1942.
Une fois la libération venue, Pierre s’en sort plutôt bien et réussit dans tous les domaines. Pourtant, derrière cette apparence heureuse, il porte en lui de lourds secrets…

Extrait :

C’est un monde en noir et blanc, sans nuance. La neige a recouvert uniformément la rue, les trottoirs et le jardin du Luxembourg. Depuis la fenêtre, dans l’obscurité, Pierre Ormen observe ce paysage glacé. Est-ce l’effet du froid ? Un élancement dans la jambe gauche lui rappelle sa blessure récoltée au front en septembre 1939 dans la région sarroise. Une piteuse expédition annonçant d’autres humiliations, militaires et morales : la drôle de guerre, d’abord, puis la France défaite, Paris occupé !
La rue de Vaugirard semble anesthésiée. Encore deux heures et ce sera le couvre-feu. N’étaient les faibles ampoules teintes en bleu des réverbères, la nuit serait totale. Nous vivons enveloppés de ténèbres, pense Pierre. “Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière”… Pourquoi le souvenir de cette lointaine dissertation au Concours général de français s’impose-t-il précisément à cet instant ? Il a trente ans et plus vraiment le tempérament un rien poseur du jeune garçon qui n’hésitait pas à convoquer les grands esprits pour soigner ses effets. Pierre scrute le Luxembourg. La ligne des toits de l’orangerie a maintenant disparu. J’habite, songe-t-il, à la croisée de mes chemins. Au sud, la ligne de Sceaux qui conduit à la maison familiale de Fontenay-aux-Roses. A l’est, les bancs de Louis-le-Grand et de Normale sup’ que j’ai usés pendant de longues années. Au nord, le milieu littéraire de Saint-Germain-des-Prés, mes débuts de romancier. A l’ouest, le mystérieux, qui reste à conquérir.

Avis :

Voici une lecture que j’ai trouvée très plaisante ! Pourtant, les ficelles de ce livre font un peu vues et revues : ce type d’histoire me fait un peu penser aux feuilletons qui sont diffusés pendant l’été sur les grandes chaines de télévision. Une famille déchirée, des gentils, des méchants, des moments parfois cruels… tout y est !
Mais je dois bien avouer que j’ai été happé par cette histoire qui a également le mérite de nous décrire la vie à Paris de 1942 à 1958, pendant les années charnières de l’occupation puis de la libération. Soyons honnête, ce n’est pas de la grande littérature mais c’est un livre qui a le mérite de se lire facilement et avec plaisir. Apparemment, nous devrions retrouver la famille Ormen dans deux autres tomes de la saga et je pense que je plongerai sans me faire prier dans la suite (sortie prévue du tome 2 pour le 20 octobre).

Note :

Gilles Schlesser (1944) – Français
319 pages – 2011 – ISBN : 978-2-84096-694-4