Véronique Ovaldé – Les hommes en général me plaisent beaucoup
Résumé :
Lili mène avec Samuel une vie en apparence sereine et bien rangée. Mais sous la façade souriante de la jeune femme, les cicatrices d’un passé resté à fleur de peau se rouvrent avec le retour dans sa vie de son premier amant.
Extrait :
Alors évidemment les deux autres croient que nous sommes ce merveilleux couple dans sa petite maison, ce merveilleux couple qui projette une vie pleine de bébés muets et roses. je ne veux mettre personne mal à l’aise donc j’acquiesce. Ben et sa petite amie (Véra je crois) se mettent à nous congratuler. je n’arrive pas à leur dire, non non attendez, mon ventre est vide pour le moment, vous savez, il ne s’agit juste que de l’enthousiasme de Samuel. C’est impossible évidemment de leur dire ça maintenant. Samuel serait ridicule et je briserais la joie de chacun. Alors oui bien sûr, je me mets à parler et à dire ma félicité, j’en rajoute un peu. Samuel me regarde légèrement étonné mais piégé lui aussi et nous sommes là tous les deux, très beaux dans nos habits blancs, baignés tous les deux dans ce crépuscule parfait, mentant tous les deux à nos amis avec de si charmants sourires qu’on ne peut pas nous en vouloir. Moi bien sûr, je suis ailleurs, je revois tous les animaux sauvages de cette nuit et le balancement de la girafe, je les vois qui se sauvent mais je continue de sourire dans ce moment pur. Samuel se lève et me tend la main pour m’aider. Nous restons un instant debout sur les marches. Je trouve cet homme merveilleux, c’est ce que je me dis tout bas, cet homme est une merveille. Je ressens une joie intense, en plein plexus, d’être là auprès de lui ; je ris pour masquer mon émotion et nous rentrons tous les quatre dans la maison pour manger autour de la table en parlant bas afin de ne pas déranger les phalènes et la nuit d’été qui transporte les voix au-delà du jardin, afin de ne pas déranger mes fantômes et la plénitude de cette soirée.
Avis :
Je suis assez perplexe à propos de ce roman : on y explore les profondeurs d’un être en perte de repères, je comprends de ce fait que le personnage de Lili conserve des zones d’opacité ; néanmoins, je n’ai pas réussi à m’identifier à cette héroïne fragile. J’ai apprécié la manière dont l’auteure nous fait découvrir progressivement le passé de Lili, la façon dont on la sent perdre pied mais je n’ai pas été tout à fait convaincue par certains de ses comportements. En tout cas, c’est un livre très troublant dont j’ai apprécié le style d’écriture. Il s’en dégage aussi une atmosphère malsaine et un mélange de fascination/répulsion à l’égard des hommes qui est un thème cher à Véronique Ovaldé. Me voilà donc bien mitigée, c’est une lecture qui peut valoir le détour si on connaît déjà l’auteur mais qui pour une découverte risque de dérouter. Je vous conseille plutôt Ce que je sais de Vera Candida ou Et mon cœur transparent qui me semblent tout aussi originaux mais peut-être plus accessibles.
Une impression générale plutôt positive pour Yoshi73, tout comme pour Inganmic qui a vu dans ce roman une friandise acide. Aurélie a été séduite pat le style sensuel et sensoriel de l’auteur alors qu’Hélène est restée hermétique au thème, au style et à l’histoire.
Note :
Véronique Ovaldé (1972) – Française
134 pages – 2003 – ISBN : 2-7427-5461-8
juillet 13th, 2010 à 2:12
Je n’ai lu que “Ce que je sais de Vera Candida” et je pense que le prochain sera “Et mon coeur transparent”
juillet 13th, 2010 à 9:02
Kikine : je pense que c’est un bon choix
juillet 13th, 2010 à 12:57
Ce fut ma deuxième découverte de l’auteure, après “Déloger l’animal”.
Un mélange de répulsion et de fascination dans “Les hommes me plaisent beaucoup…”, c’est exact ! Mais l’écriture d’Ovaldé est tellement belle que je suis et reste incroyablement charmée, de façon systématique.
http://marecages.be/?p=1158 : ma critique du livre, si ça t’intéresse
juillet 13th, 2010 à 13:04
Bonjour Reka, n’ayant pas lu de livres d’Ovaldé, je laisserai Violaine réagir à ton commentaire.
Juste un petit conseil, tu devrais changer le paramétrage des permaliens de ton blog pour faire en sorte que le titre de tes articles apparaisse dans les liens. Ceci permet d’améliorer le référencement sur les moteurs de recherche.
A bientôt !
juillet 13th, 2010 à 13:10
Antoine, merci du conseil… Cela dit, j’ai un souci assez incompréhensible, j’ai du formater mon espace d’hébergement (ftp-db) à chaque fois que j’ai tenté de le faire (3 ou 4 fois) pour cause d’erreur presque fatale, du coup j’ai fini par opter pour une solution qui fonctionnait… en toute logique
Tant pis pour moi
juillet 13th, 2010 à 13:17
Je me souviens avoir eu du mal à le faire aussi, WordPress plantait lorsque je cochais dans les permaliens l’option date et titre ou mois et titre.
Ca a marché lorsque j’ai pris l’option “structure personnalisée” en mettant : /index.php/%year%/%monthnum%/%day%/%postname%/
Peut-être as-tu eu le même problème que moi, tu peux tenter cette solution, on ne sait jamais !
juillet 13th, 2010 à 13:23
J’ai jamais pensé que la solution personnalisée pourrait me dépanner ! J’ai toujours craint que ça plante tout comme le reste, à vrai dire. Je pense donc n’avoir jamais tenté…
Merci pour cette astuce, j’essaierai de voir si ça fonctionne tout bientôt
juillet 13th, 2010 à 13:26
J’avais lu cette astuce sur un forum dédié à WordPress. Il me semble (de mémoire) que si ça plante, wordpress crée un fichier à la source du dossier contenant ton blog et qu’il suffit de supprimer ce fichier pour retourner à la normale.
J’espère que ça marchera !
juillet 13th, 2010 à 15:17
Reka : je suis allée jeter un œil à ta critique et je vois que nous avons eu à peu près les mêmes impressions en ce qui concerne cette lecture. En tout cas, tu me donnes envie de lire “Déloger l’animal”
juillet 15th, 2010 à 13:23
J’étais déjà mitigée pour Ce que je sais de Vera Candida, alors je pense que ce titre n’est vraiment pas pour moi !
juillet 17th, 2010 à 19:36
Marie : Effectivement, dans ce cas je te le déconseille. Mais tente peut-être “Et mon cœur transparent”