Philippe Claudel – Le rapport de Brodeck
Résumé :
Il n’y est pour rien et il voulait oublier. Pourtant, il va devoir tout raconter, tout ce qui s’est passé dans son village, tout ce qui a conduit le village à faire payer “l’Anderer“, l’autre, pour le simple fait d’être différent. Brodeck va devoir parler de son village, remuer le passer pour comprendre comment ils ont pu faire ça.
Extrait :
“Ce que je voudrais, c’est comprendre, m’avait-il avoué un jour. On ne comprend jamais rien, ou très peu de choses, avait-il poursuivi. Les hommes vivent un peu comme les aveugles, et généralement, ça leur suffit. Je dirais même que c’est ce qu’ils recherchent, éviter les maux de tête et les vertiges, se remplir l’estomac, dormir, venir entre les cuisses de leur femme quand leur sang devient trop chaud, faire la guerre parce qu’on leur dit de la faire, et puis mourir sans trop savoir ce qui les attend après, mais en espérant tout de même que quelque chose les attend. Moi, depuis tout petit, j’aime les questions et les chemins qui mènent à leurs réponses. Parfois d’ailleurs, je finis par ne connaître que le chemin, mais ce n’est pas si grave : j’ai déjà avancé.”
C’est peut-être à cause de cela qu’il est mort, Diodème, à force de vouloir tout comprendre et de mettre des mots et des explications sur ce qui n’est pas explicables et qu’on devrait toujours ignorer. A l’époque, je n’avais pas su trop quoi lui dire. J’avais souri, je crois. Un sourire, ça ne mange pas de pain.
Avis :
J’ai eu du mal à me plonger dans ce livre, à vraiment être imprégné par l’atmosphère de l’histoire. J’ai apprécié ce livre petit à petit, un peu à la façon dont Claudel a pu le construire. Plus on avance, plus on comprend ce qui a pu se passer dans ce village et bien évidemment plus on a envie de savoir la suite.. J’ai aussi beaucoup aimé l’univers construit par Claudel, plein de secrets, de faux-semblants et sur lequel plane un grand voile noir.
Cependant, je reprocherai à ce livre certains passages un peu trop longs. Souvent Brodeck s’égare dans ses pensées. J’imagine bien sûr que ceci est fait exprès et fait partie de la personnalité que Claudel a souhaité donner à son personnage mais ça m’a gêné notamment au début et j’avoue avoir dû m’accrocher pour vraiment être pris dans ce livre.
Note :
Philippe Claudel (1962) – Français
405 pages – 2007 – ISBN : 978-2-286-03590-7
mai 20th, 2009 à 21:04
Au début je disais aussi que j’avais du mal à me mettre dedans mais au final ce qui est dur c’est de suivre le style avec lequel P.Claudel à écrit. Il y a tellement de reflexions faite part le personnage et souvent dû à des souvenirs, que ça peut devenir difficile à suivre. Mais cela ne m’a pas vraiment gênée. Je suis en train de le lire en ce moment et je peux dire que je prend mon temps ! Je préfère bien comprendre chaque chose dites. Chaque phrases. Je ne trouve pas ce livre sombre, au contraire, je le trouve léger avec un ton lasse de la part de Brodeck, lasse des choses sombres, lasse de voir l’espoir partir…Il est vrai que leurs vies sont sombres, mais lorsque je le lit…comment l’expliquer, je trouve que le sens des mots et des phrases, la manière dont c’est tournées est légère. On peut trouver certaines choses que dit Brodeck, dépourvu de sens, vague, mais je les trouve souvent belles et pertinente.
C’est plutôt difficile à décrire.
Pour finir je dirai que oui c’est un peu compliqué de se mettre dans le livre, et de s’habituer au style, mais ça en vaut bien la peine.
mai 30th, 2009 à 1:08
C’est à mes yeux le livre le plus accompli de Philippe Claudel. Ce drame profond est relaté avec beaucoup de pudeur, et l’on sent clairement qu’il y a quelque chose qui se joue au-delà des mots. J’ai beaucoup apprécié le parallèle qu’on ne peut s’empêcher d’établir entre Brodeck qui cherche ses mots et l’écrivain racontant une histoire. L’intrigue est subtilement menée, elle se tisse en nous maintenant en haleine et nous prend progressivement dans ses filets. On s’attache aux personnages, qu’on apprend à découvrir et à apprécier, mais le tout sans vraiment qu’on s’en aperçoive. En fait, on est complètement emporté, et pour un voyage littéraire qui vaut le détour. Un très beau roman, à ne pas rater.
février 21st, 2010 à 18:46
J’ai aimé ce récit pour sa richesse et sa densité.
Mais je conviens qu’il est assez ardu.
En effet le principal bémol est la (les) longueur(s), et aussi la tendance propre à Claudel à nous faire des effets de style pas toujours réussis… Quelques lourdeurs d’écriture aussi, et la fin un peu décevante, dans la mesure où on nous annonce depuis le début des faits extraordinaires, et en réalité le moteur de cette grande dispute villageoise est un peu faible. Cet Anderer… il se fâche un peu vite finalement…
Je n’ai pas apprécié quelques digressions, lorsque l’auteur remonte à ses études… inutile selon moi
août 12th, 2010 à 17:36
Ah ça alors
J’allais ajouter un commentaire… et j’en avais déjà mis un.
ce sera un de mes derniers mots déposés sur un blog. Un peu assez du sens unique et des castes de blogueurs trop fermées, qui parlent leur propre langage et se répondent les uns aux autres. Juste une réflexion comme ça, pas spécialement à l’égard de votre site que j’apprécie. Très pratique la liste des titres commentés sur la droite. ça manque souvent, ailleurs