Résumé :

Il n’y est pour rien et il voulait oublier. Pourtant, il va devoir tout raconter, tout ce qui s’est passé dans son village, tout ce qui a conduit le village à faire payer “l’Anderer“, l’autre, pour le simple fait d’être différent. Brodeck va devoir parler de son village, remuer le passer pour comprendre comment ils ont pu faire ça.

Extrait :

“Ce que je voudrais, c’est comprendre, m’avait-il avoué un jour. On ne comprend jamais rien, ou très peu de choses, avait-il poursuivi. Les hommes vivent un peu comme les aveugles, et généralement, ça leur suffit. Je dirais même que c’est ce qu’ils recherchent, éviter les maux de tête et les vertiges, se remplir l’estomac, dormir, venir entre les cuisses de leur femme quand leur sang devient trop chaud, faire la guerre parce qu’on leur dit de la faire, et puis mourir sans trop savoir ce qui les attend après, mais en espérant tout de même que quelque chose les attend. Moi, depuis tout petit, j’aime les questions et les chemins qui mènent à leurs réponses. Parfois d’ailleurs, je finis par ne connaître que le chemin, mais ce n’est pas si grave : j’ai déjà avancé.”
C’est peut-être à cause de cela qu’il est mort, Diodème, à force de vouloir tout comprendre et de mettre des mots et des explications sur ce qui n’est pas explicables et qu’on devrait toujours ignorer. A l’époque, je n’avais pas su trop quoi lui dire. J’avais souri, je crois. Un sourire, ça ne mange pas de pain.

Avis :

J’ai eu du mal à me plonger dans ce livre, à vraiment être imprégné par l’atmosphère de l’histoire. J’ai apprécié ce livre petit à petit, un peu à la façon dont Claudel a pu le construire. Plus on avance, plus on comprend ce qui a pu se passer dans ce village et bien évidemment plus on a envie de savoir la suite.. J’ai aussi beaucoup aimé l’univers construit par Claudel, plein de secrets, de faux-semblants et sur lequel plane un grand voile noir.
Cependant, je reprocherai à ce livre certains passages un peu trop longs. Souvent Brodeck s’égare dans ses pensées. J’imagine bien sûr que ceci est fait exprès et fait partie de la personnalité que Claudel a souhaité donner à son personnage mais ça m’a gêné notamment au début et j’avoue avoir dû m’accrocher pour vraiment être pris dans ce livre.

Note :

Philippe Claudel (1962) – Français
405 pages – 2007 – ISBN : 978-2-286-03590-7