Résumé :

Dans ce roman autobiographique, Didier Van Cauwelaert évoque son père, décédé en 2005. A travers nombre d’anecdotes amusantes et poignantes, il revient avec beaucoup de tendresse sur cette figure qui a tenu et tient encore une place déterminante dans la constitution de sa personnalité et de sa vocation d’écrivain.

Extrait :

L’incroyable saga d’Hortense est la première histoire qui ait enflammé mon imagination de bébé. Tu la mêlais aux feuilletons d’espionnage farfelus que tu me racontais matin et soir, ce qui explique sans doute que les limites entre le fictif et le réel soient si mouvantes dans mon esprit – non pas que je confonde les deux, au contraire : je sais par expérience que l’invention précède souvent la vie, et j’ai toujours eu à coeur de percevoir et transmettre ce que la réalité présentait de plus “inimaginable”. Aujourd’hui encore, l’un des compliments qui me touche le plus chez mes lecteurs, c’est quand ils me disent : “Ca, ça ne s’invente pas”, en parlant d’un personnage ou d’un fait que j’ai créé de toutes pièces. Et inversement, lorsqu’ils me demandent : “Où allez-vous chercher tout ça ?” Dans la vie.

Avis :

Ce livre m’a beaucoup touchée. Il s’agit d’une chronique familiale tellement haute en couleurs qu’on se demande parfois dans quelle mesure l’auteur n’enjolive pas la réalité. J’étais déjà adepte des romans de Van Cauwelaert, je trouve qu’il a un style enlevé, très percutant et qu’il sait merveilleusement bien retranscrire les émotions. Il joue avec les mots avec une dextérité pleine de malice qu’on comprend mieux avec l’éclairage de cette oeuvre autobiographique. Toutefois, je ne peux m’empêcher de considérer ce livre comme un roman : le récit introspectif et rétrospectif n’est ici que le prétexte à user d’une trame plus lâche et on se laisse emporter dans l’histoire comme dans une fiction. Le choix de Van Cauwelaert de s’exprimer à la deuxième personne m’a un peu gênée au début, mais on s’y fait rapidement. Il y a dans ce livre une atmosphère de complicité qui laisse entrevoir les liens profonds qui unissaient l’écrivain à son père, c’est un hommage vraiment émouvant qui allie humour et simplicité. On en redemande.

Note :

Didier Van Cauwelaert (1960) – Français
281 pages – 2007 – ISBN : 978-2-226-17688-2