Résumé :

Nathalie vit un amour qui ferait envie à tout le monde : avec son mari François tout va pour le mieux, ils vivent un bonheur parfait. Lorsque François décède renversé par une voiture, la vie de Nathalie s’effondre. C’est en travaillant de façon acharnée que Nathalie parvient à ne pas sombrer. Mais c’est en étant vraiment surprise par un homme très particulier qu’elle songera à revivre.

Extrait :

Nathalie était plutôt discrète (une sorte de féminité suisse). Elle avait traversé l’adolescence sans heurt, respectant les passages piétons. A vingt ans, elle envisageait l’avenir comme une promesse. Elle aimait rire, elle aimait lire. Deux occupations rarement simultanées puisqu’elle préférait les histoires tristes. L’orientation littéraire n’était pas assez concrète à son goût, elle avait décidé de poursuivre des études d’économie. Sous ses airs de rêveuse, elle laissait peu de place à l’à-peu-près. Elle restait des heures à observer des courbes sur l’évolution du PIB en Estonie, un étrange sourire sur le visage. Au moment où la vie d’adulte s’annonçait, il lui arrivait parfois de repenser à son enfance. Des instants de bonheur ramassés en quelques épisodes, toujours les mêmes. Elle courait sur une plage, elle montait dans un avion, elle dormait dans les bras de son père. Mais elle ne ressentait aucune nostalgie, jamais. Ce qui était assez rare pour une Nathalie.

Avis :

Je ne pense pas que ce livre aurait pu avoir un meilleur titre ce mot, “la délicatesse” traduit tellement bien l’ambiance qu’il dégage ! De l’amour très fort du début du livre, à la reconstruction en passant par cette phase de déchirement, tout y est abordé avec une grande douceur. Foenkinos arrive ici à apporter un peu de légèreté à ce drame et au fond cette lecture fait du bien. L’histoire a ce côté “Ensemble c’est tout” ou comment de la douleur peut naître quelque chose de beau. J’y ai aussi perçu par moment un (léger) côté Kundera parce que Foenkinos a assez creusé ses personnages ce qui m’a bien plu même si Kundera garde une grande longueur d’avance ! Côté style, c’est agréable à lire mais on tombe parfois sur des moments farfelus : l’auteur a souhaité accompagner son roman de nombreuses pointes d’humour et de petites notes indirectement liées à l’histoire ce qui au début passe bien mais à la longue devient agaçant. Le format 200 pages convient bien, il n’en fallait pas plus, le début du livre m’a beaucoup plu, la fin un peu moins, certaines ficelles devenant trop faciles.
Bref, ce n’est pas de la grande littérature mais en même temps ce n’est pas ce que l’on demande à ce livre. Il fait passer un bon moment ce qui est déjà très bien et je ne peux que féliciter l’auteur pour avoir su aborder avec brio un thème aussi difficile que peut être celui de la disparition de l’être aimé.

Karine l’a beaucoup aimé et partage mon avis (ou inversement !) sur le titre du livre.

Note :

David Foenkinos (1974) – Français
201 pages – 2009 – ISBN : 978-2-07-012641-5