Résumé :

En 1972, le narrateur (qui est aussi le jeune garçon d’Effroyables jardins) est en Allemagne. Il prépare un travail sur le milieu sportif en profitant des jeux olympiques de Munich (qui seront marqués par un attentat terroriste). Par hasard il rencontre l’ancien officier allemand qui, au cours de la seconde guerre mondiale, a été à l’origine de l’arrestation de son père.

Extrait :

Et puis, dans la nuit bien avancée, à l’entrée du Freidhofsweg, je la quittais à reculons comme la veille, notre petit jeu d’Orphée et Eurydice se perdant au seuil des enfers, au bord de la vie, et alors qu’elle disparaissait, que je ne la voyais presque plus, elle a dit :
- « Oui je veux vous aimer, mais vous aimer à peine. »
Tu vois le dégât, papa… ? Foudroyé, Apollinaire entre les deux yeux ! Elle venait de me lâcher une bombe en plein coeur et j’étais foutu ! Terroriste du sentiment ! Pile le vieux mythe revécu : l’impression du type qui va chercher sa femme en enfer et peut pas s’empêcher, malgré l’interdiction, de la regarder avant d’être au jour. Orphée et Eurydice. J’ai eu une sensation pareille, que quelque chose me coulait des mains; qu’on me donnait et qu’on me reprenait du même geste. J’en aurais explosé le calvaire au coin de Friedhofsweg ! J’ai pissé dessus. A cause des bières.

Avis :

Autant vous prévenir tout de suite, il est inutile de vous plonger dans cette histoire si vous n’avez pas lu au préalable Effroyables jardins, du même auteur puisque Aimer à peine y fait de nombreuses références. J’avais beaucoup aimé ce premier livre. La suite est intéressante aussi. Ce qu’il y a de plaisant c’est que ces deux livres ne se contentent pas de raconter une histoire pendant la guerre. Il y est vraiment question (et c’est encore plus flagrant dans cette suite) de réfléchir sur le comportement de chacun. Ici, les notions de responsabilité et de culpabilité sont au centre de l’histoire. Ce n’est pas un livre que je trouve incontournable mais sa lecture n’est pas déplaisante pour autant. Si vous avez lu et aimé Effroyables jardins, vous pouvez vous plonger dedans sans craintes !

Note :

Michel Quint (1949) – Français
77 pages – 2001 – ISBN : 2-84412-115-2