Extrait :

Ô LA VIE ! Ô MOI !

Ô la vie ! Ô moi ! toutes les questions qui reviennent à leur propos,
L’interminable cortège des sans foi, les villes entières d’imbéciles,
Les reproches que je m’adresse à moi-même (y a-t-il plus imbécile que moi, y a-t-il plus dépourvu de foi ?),
Les yeux qui cherchent en vain la lumière, les objets médiocres, la lutte qui recommence toujours,
Ce médiocre résultat d’ensemble, les foules sordides et piétinantes que je vois autour de moi,
Le vide la vanité dans la vie des autres, moi aux autres entremêlé,
Et toujours la triste question qui n’en finit pas de revenir ô moi – à quoi ça sert d’être au milieu de tout cela, ô la vie, ô moi ?

REPONSE

Au fait que tu es sur terre – au fait que la vie existe avec l’identité,
Au fait que la forte pièce théâtrale continue et que tu peux y apporter ta réplique.

Avis :

Il y a déjà quelques temps j’ai vu le film “Le cercle des poètes disparus” où Whitman est cité à plusieurs reprises. Alors enfin j’ai pris le temps de lire ces “Feuilles d’herbe”, qui représente la quasi-totalité de l’œuvre de Whitman. Je dois dire que je me suis senti un peu perdu face à cette lecture. Il y est souvent question de l’Amérique et de religion. N’étant pas un spécialiste de l’histoire du nouveau continent ni de la bible, j’ai eu l’impression de ne pas avoir les connaissances nécessaires pour bien évaluer ce recueil. De fait, je m’abstiendrai d’évaluer cette lecture.
Néanmoins, il y a des poèmes qui m’ont plu, d’autres qui m’ont laissé de marbre et que j’ai parfois pu lire en diagonale. Il y a de nombreux poèmes sur l’Amérique, son histoire, ses guerres, ses héros (Lincoln, Grant), quelques textes sur la France qu’il regarde avec une certaine bienveillance, et puis de nombreuses contemplations du quotidien.
Une remarque supplémentaire sur l’édition qui ne présente que la version française. Il faut dire que le livre compte plus de 700 pages alors la version bilingue n’en est que plus compliquée mais j’ai senti des traductions assez “limites”. Par exemple, le célèbre “I sound my barbaric Yawp over the roofs of the world” est traduit par “Eructe ma clameur de barbare, youpi ! plus haut que le toit du monde” qui perd en vigueur je trouve… De même le non-moins célèbre “O Captain my Captain” est traduit par un simple “Ô mon capitaine”… non, vraiment, la version bilingue n’aurait pas été un luxe !

Note :

Walt Whitman (1819-1892) – Américain
785 pages – 1855/1891 – ISBN : 978-2-07-041543-4