Il s’agit ici de présenter les toutes premières bases de la photographie mais qui peuvent être très utiles pour ceux qui commencent à s’y intéresser. Prenez le temps de lire ces quelques lignes, de comprendre les grands principes, cela pourra vous aider à grandement améliorer vos photos. C’est bien simple, quelque soit l’appareil photo que vous utilisez, compact, bridge ou réflex, c’est à vous de faire la photo et votre appareil ne pourra pas tout seul faire de très belles photos même si vous utilisez un appareil haut de gamme. A l’inverse, un photographe averti pourra avec un simple compact faire des photos de très bonne qualité.

Lorsque l’on commence à faire de la photographie, le mode automatique est souvent bien pratique. Malheureusement, on se rend vite compte de ses limites : vos photos sont souvent trop sombres ou à l’inverse trop claires, le principal objet de la photo est flou ou alors rien ne se dégage en particulier de la photo… C’est pourquoi je vous invite très vivement à utiliser les autres modes, ce n’est pas très difficile et cela peut apporter beaucoup à vos photos.

La grande difficulté lorsque l’on prend une photo, c’est de réussir à la rendre nette tout en étant suffisamment lumineuse. Le challenge est donc de réussir à faire en sorte que suffisamment de lumière atteigne votre pellicule/capteur, il n’en faut ni trop (risque de sur-exposition, zones trop claires) ni pas assez (sous exposition). Pour cela, il va falloir jouer avec 3 variables que nous allons maintenant voir rapidement. Nous verrons ensuite comment et dans quels cas utiliser ces 3 dimensions.

L’ouverture

Les objectifs intègrent un diaphragme, ce sont de petites lamelles qui viennent diminuer ou augmenter la quantité de lumière qui peut passer.

Cette ouverture est indiquée par un chiffre. Plus le chiffre est petit, plus l’ouverture est grande (et inversement) tout simplement parce ce chiffre est en fait d’une fraction (1/16 est bien plus petit que 1/2). On voit bien sur ce dessin qu’à une ouverture de 2, la lumière passe dans tout l’objectif alors qu’à une ouverture de 16, elle ne passe que dans un tout petit trou. C’est cette ouverture qui est inscrite sur vos objectifs ou sur la lentille de votre appareil photo. Ainsi, si vous lisez 1:2.8-4.3 cela signifie qu’en grand angle, l’ouverture maximale possible est de 2.8 et qu’en zoomant au maximum, elle sera de 4.3.

Quelles répercussions sur vos photos ? Évidemment, plus vous pouvez utiliser une ouverture grande, plus votre photo sera lumineuse. Ça fonctionne en fait comme notre pupille, si on est dans le noir, elle s’étire, si on est en plein jour, elle se contracte. Mais cette ouverture a aussi une incidence sur la profondeur de champ : si vous prenez une grande ouverture, le fond de la scène sera très flou, c’est ce qui permet d’avoir un flou d’arrière plan sur les portraits. Une petite ouverture permettra d’avoir tous les détails, ce qui peut être utile pour les paysages.

Sur la première photo, l’ouverture utilisée est F/1.7, l’arrière plan est entièrement flou ce qui permet de mettre en avant Marianne.

Sur la seconde, l’ouverture est de F/11 ce qui permet d’afficher tous les détails.

Le temps de pose

Il s’agit tout simplement de la durée pendant laquelle la photo sera prise. Plus le temps de pose sera long, plus il y aura de lumière qui rentrera. Mais attention, sans trépied pour stabiliser votre appareil photo, un temps de pose trop long peut rendre votre photo floue

Quand utiliser un temps de pose court ? Quand vous voulez avoir une photo nette et quand vous n’avez pas de trépied. Sans trépied, pour avoir une photo nette on dit en général qu’il faut un temps de pose de 1/focale. C’est-à-dire que si vous utilisez un objectif de 50mm il faut mieux éviter un temps de pose plus long que 1/50e de seconde, pour un 300mm il faut éviter de dépasser 1/300e, etc. Un temps de pose court peut aussi être intéressant pour photographier un objet en mouvement que l’on souhaite voir figé.

Quand utiliser un temps de pose long ? C’est tout l’inverse que le paragraphe précédent : si vous souhaitez voir apparaître un mouvement (filés de lumières de voitures par exemple) ou si la luminosité n’est pas suffisante (photos nocturnes par exemple). Pour les poses longues, un trépied est quasiment indispensable.

Sur la photo du haut, il m’a fallu utiliser une pose courte (1/500e) pour que les pétales de fleurs ne soient pas trop floues. A l’inverse sur la photo du bas, afin de voir les trainées des phares de voiture et d’avoir une photo correcte (bien qu’un peu trop surexposée par endroits) malgré les conditions nocturnes, j’ai dû utiliser une pose longue (15 secondes) avec un trépied.

La sensibilité ISO

En argentique, cette sensibilité ISO correspond à la sensibilité de la pellicule à la lumière. Plus la sensibilité à la lumière d’une pellicule est importante moins il faut de lumière pour que l’exposition soit correcte. En numérique, cela fonctionne de la même manière, en fonction du réglage de la sensibilité le capteur sera plus ou moins sensible à la lumière avec le gros avantage par rapport à l’argentique de ne pas avoir à changer de pellicule à chaque fois que l’on souhaite modifier la sensibilité. La sensibilité ISO débute en général à 100, elle peut aller jusqu’à 6400 voire plus selon les appareils.

Malheureusement, plus la valeur ISO est importante, plus on obtient une dégradation de la photo, du bruit (grains sur la photo) apparait. De fait, dans la mesure du possible il faut mieux laisser la sensibilité ISO la plus faible possible.

Sur la partie gauche de cette image, la photo a été prise en ISO 100 tandis qu’à droite, la valeur ISO était de 6400. L’encadré rouge montre le rendu en taille réelle. Avouez que ce granulage n’est pas génial !

Dans certains cas, notamment s’il fait trop sombre, il ne vous sera pas possible de photographier à ISO 100. Il est bon de tester votre appareil (ou de lire des tests effectués sur Internet) pour savoir jusqu’où vous pouvez faire monter cette sensibilité sans que le résultat soit trop mauvais car chaque appareil gère la sensibilité différemment.

Comment et quand utiliser ces 3 variables ?

A chaque fois que vous faites une photo, posez-vous ces deux questions :

- Est-ce que je souhaite voir ce qu’il y a derrière mon sujet ? Si oui, utilisez une petite ouverture (f/11 et plus), si non privilégiez une grande ouverture (vers f/4). Sur votre appareil, placez-vous en mode Priorité à l’ouverture noté Av ou A) (celui que j’utilise le plus), vous réglez l’ouverture et votre appareil se charge de régler le temps de pose. Vous avez souvent la possibilité de gérer vous-même la sensibilité ISO ou de la laisser en automatique.

- Est-ce que le sujet bouge beaucoup ? Si oui, utilisez une pose courte (rappelez-vous de l’astuce 1/focale) pour geler les mouvements. Si non, vous pouvez opter si besoin pour une pose plus longue et songer à utiliser un trépied. De même si vous souhaitez voir apparaître un mouvement (comme des trainées de phares de voitures) les poses longues seront utiles. Sur votre appareil, utilisez le mode Priorité à la vitesse noté Tv, T ou S (speed), à l’inverse du mode Av, vous réglez le temps de pose et l’appareil s’occupe de l’ouverture.

Parfois, il vous faudra régler vous-même l’ouverture ET le temps de pose, pour cela utilisez le mode manuel, ici vous contrôlez tout.

Certains appareils assez récents disposent d’un mode Sv de Priorité à la sensibilité : vous choisissez une valeur ISO et l’appareil règle l’ouverture et le temps de pose.

Une fois que vous avez compris comment fonctionnent ces 3 principales variables et les différents modes de votre appareil photo, il vous suffit d’aller sur le terrain et de tester différents réglages. C’est sur le tas que vous apprendrez comment tirer le meilleur de votre appareil. Dans de prochains articles je vous expliquerai comment faire pour photographier dans des conditions particulières ou pour obtenir différents effets.

N’hésitez pas si quelque chose n’est pas clair ou si vous avez besoin d’informations supplémentaires à me faire part de vos questions !