Fanny Saintenoy - Juste avantRésumé :

Deux femmes, Fanny et Juliette, que trois générations  séparent. Alors que Juliette vit ses derniers instants, elle se remémore les moments marquants de sa vie ; en écho, Fanny se rappelle des souvenirs partagés avec sa “Granny”. Et leurs vies qui défilent en filigrane donnent à lire l’histoire de quatre générations de femmes.

Extrait :

Granny, ma vieille, ça me fait bizarre d’être dans cette salle blanche et froide, avec toi qui transpires, qui fronces les sourcils. T’as mal ? Peur, peut-être ? Je préférais ta vieille maison : 14, rue de la Maladrerie. Elle n’avait pas spécialement de charme mais j’étais bien dans ton jardin. Je me rappelle l’odeur de l’édredon ; elle changeait avec les heures passées au soleil. Je me rappelle les courbatures, lorsqu’il faut changer de position avant d’entamer le prochain chapitre ; coude droit, coude gauche, fourmis dans les biceps. Rien que des jours de lecture à l’horizon, tout au bout du jardin, sous le figuier. Yourcenar et le Castor, Crime et châtiment, les lettres de Flaubert, tous les tomes des Thibault à la suite, Pennac et Bobin, Céline, toujours Céline, le chat Bébert dans son sac. Je pleurais en m’apercevant que Marguerite mourait à la fin de sa biographie, je riais jaune et noir en dévorant Nord, j’étais amoureuse de Benjamin Malaussène et je me faisais un sang d’encre pour lui. J’avais un petit côté Emma Quijote. Un midi, j’ai retrouvé ma mère pour déjeuner après deux heures de Sartre et je lui ai dit d’un air catastrophé : “Purée, ça y est, c’est la guerre, on est foutus !” Je n’ai aps lu comme ça depuis des lustres et ça aussi ça me manque. C’était du temps béni, rien que de l’insouciance : lire, aller chercher mes lettres dans la boîte, répondre, lire. Et puis en fond, t’entendre circuler, dans la maison, sur l’allée du jardin, le bruit de tes chaussons qui traînent au fil des pages.

Avis :

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Flammarion ainsi que Babelio qui ont eu la gentillesse de m’envoyer ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique.

Dans ce roman d’inspiration autobiographique, Fanny Saintenoy crée par le biais de l’écriture l’ultime lien qui peut unir ces deux femmes juste avant la mort de Juliette. Je n’ai pas de grief particulier contre ce roman mais il fait partie de ceux dont j’ai vraiment eu l’impression de passer “à côté”. J’ai été émue par la jolie aventure qu’a connue l’auteure et le plébiscite de son roman par Daniel Pennac, une histoire qui ressemble un peu à un conte de fées. J’ai apprécié dans le récit de jolies trouvailles de style, des affleurements d’émotion mais je n’ai pas été touchée plus que ça. Peut-être l’impression que je lisais pour la énième fois un livre inter générationnel qui n’apportait rien de nouveau au genre. A relire dans quelques années, pour une redécouverte que j’espère plus probante.

Note :

Fanny Saintenoy (1971) – Française
119 pages – 2011 – ISBN : 978-2-0812-6772-5